La gentillesse est la qualité humaine la plus malmenée, car souvent vue comme un signe de faiblesse. Peut-on réussir réussir en étant bienveillant ?
Pour certains la gentillesse est souvent vue comme une forme de naïveté, de faiblesse même. D'autres, la porte comme un étendard, cherchent par tous les moyens à la cultiver et l'associent à l'empathie, à l'altruisme ou à la générosité. Bref, la gentillesses divise ! Mais qu'est-ce que la gentillesse finalement ? Nous fait-elle grandir ou au contraire nous rend-elle plus petit ?
Pour en discuter Anne-Laure Drouard-Chanel reçoit Jérôme Hoarau, conférencier en soft skill et co-auteur du livre "Les gens gentils méritent aussi de réussir" publié aux éditions Alisio.
La gentillesse est souvent assimilée à une petite vertu, assez neutre, alors que finalement elle symbolise bien plus que cela. Initialement ce terme médiéval décrit une qualité qu'on a dès la naissance et "au fil du temps c'est devenu quelque chose qui rimait de plus en plus avec de la faiblesse, comme gentillet, et c'est pour cela qu'on a écrit cet ouvrage pour essayer de casser ce mythe" explique Jérôme Hoarau.
Nous naissons tous gentils. La gentillesse est une qualité profondément humaine. En grandissant les choses peuvent, malheureusement, se dégrader. "En observant ce qui se passe dans la société, c'est la culture, les environnements ou les habitudes qui font, que parfois, on se déconnecte de cette nature que l'on peut avoir au départ mais qui reste la quand même au fond de nous. Il y a toujours cette recherche du bien qui est inhérent à l'humain" constate Jérôme Hoarau.
L'image galvaudée que nous avons de la gentillesse vient de la société qui construit des représentations négatives autour de cette qualité. "D'un point de vue des médias de manière générale, j'observe par exemple que dans les films ou les jeux vidéos avec toutes ses représentations [...] on va avoir le dominant, la force brute, parfois la violence et qui du coup deviennent un peu la norme chez les personnes qui sont exposées à ces images et à ces histoires " explique Jérôme Hoarau.
À force d'associer la méchanceté à la force, la gentillesse est elle associée à l'inverse, la faiblesse et cela se repercute dans notre quotidien. Or, pour Jérôme Hoarau "oser être gentil ça nous demande de la force, parce qu'on s'expose plus à des risques finalement de déceptions, de frustrations voire même de manipulation".
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