La musique serait bénéfique pour calmer douleurs et angoisses. Serait-elle une alliée dans la maladie d’Alzheimer ? Est-ce que la musique aide à soigner certains de nos maux ? Quels sont les pouvoirs d’action de la musique et comment agit-elle sur notre cerveau ?
Laissons-nous porter par le rythme de la musique ….
Bonjour à tous,
Nous aimons tous la musique ou presque, nous avons nos rythmes préférés. Nous aimons l’écouter pour nous distraire, nous apaiser, nous relaxer et même pour nous endormir. La musicothérapie fait l’objet d’études sérieuses afin de comprendre ses mécanismes sur notre cerveau, nos émotions et notre corps.
Le chant fut, à l’origine, le seul remède susceptible d’endormir nos peines et douleurs et la médecine primitive a consisté essentiellement en la magie incantatoire.
Les tribus primitives nous en donnent un aperçu. Sur un rythme obsédant, une répétition de formules est
modulée souvent de manière inintelligible aux non-initiés.
Les grecs connaissaient bien les pouvoirs curatifs du chant. Platon affirmait à maintes reprises dans divers de ses écrits que les recettes médicinales sont inefficaces sans le chant.
Le philosophe grec Pythagore utilisait des instruments à cordes et pratiquait la médecine musicale et la guérison par les sons. Ceci consistait une part importante de ses enseignements à Crotone.
Dans « Mémoires historiques » de SU MA T’SIEN, on peut lire « les sons et la musique, c’est ce qui agite et anime les artères et les veines, ce qui circule par les souffles vitaux et conduit le cœur à l’harmonie et à la rectitude ».
L’association des sons à l’acupuncture est l’un des principes de la musicothérapie chinoise traditionnelle et les japonais contemporains poursuivent des recherches très approfondies ainsi des traitements par les sons associés à la pharmacopée ont été développés.
Dans un ouvrage indien, il est écrit que les modes musicaux (les râgas) sont des bienfaiteurs de l’humanité car ils guérissent diverses maladies du corps.
L’abbé de St Thierry raconte que l’on fit venir au chevet de St Bernard, alors enfant, une femme qui le guérit d’un violent mal de tête grâce à un chant magique.
Ste Hildegarde de Bingen était une pionnière dans de nombreux domaines, notamment en tant que compositrice. Elle a composé de nombreux chants liturgiques. Elle mettait en avant la musique, l’art, l’esthétique car il fallait se présenter devant Dieu comme une mariée face à un mari.
Elle disait « La musique peut aussi guérir tes blessures. Elle soigne ton âme » et « Dieu est loué avec tous les instruments de musique »
Si vous devez entreprendre un protocole médical ou que vous souffrez d’une douleur chronique se munir d’une liste de morceaux de musique pourrait être aussi bon que prendre ses pilules anti-douleur.
En effet, c’est grâce à une méta-analyse regroupant 73 tests cliniques ayant étudiés le rôle de la musique sur les patients ayant subi une intervention chirurgicale que des chercheurs ont pu prouver ce que les petites études indépendantes n’arrivaient pas à faire.
Ainsi selon cette méta-analyse, la musique réduit la douleur avant, pendant et après une intervention médicale. L’étude montrait que la musique aide les patients à réduire le niveau de la douleur de 2 points sur une échelle de 10 tout en utilisant leur médication anti douleur par rapport à ceux qui n’écoutaient pas de musique.
En plus du soulagement, les patients sont moins anxieux et un plus grand nombre sont satisfaits. Les bénéfices apparaissent quand de la musique est jouée avant, durant l’intervention bien que le patient soit endormi et après l’acte chirurgical. Musique que les patients choisissent eux-mêmes.
Pendant l’intervention la musique pouvait perturber le personnel soignant car pour certains elle gênerait la bonne compréhension des directives ce qui pourrait augmenter le potentiel des risques d’erreurs, c’est le seul point négatif pointé par les études et recherches.
Malgré tout et suite à cette méta-analyse, les chercheurs ont suggéré que les hôpitaux puissent faire écouter de la musique à leurs patients sur une base régulière. La musique a une action non-invasive, elle est sans danger et son coût est faible.
De plus, qui n’aime pas écouter de la musique ? En fait il existe un faible pourcentage de personnes qui n’aiment pas la musique, on parle d’anhédonie musicale. L’imagerie médicale révèle que les connexions entre les zones du cerveau liées à la récompense et celles liées au traitement sonore sont faibles.
La musique agirait-elle plus efficacement que des drogues anti anxiété ?
Après avoir repris 400 études, une autre méta-analyse a révélé qu’écouter de la musique réduisait davantage l’anxiété, était plus efficace pour faire baisser le taux de cortisol des patients qui devaient subir une intervention chirurgicale par rapport à la prise d’un anxiolytique.
Quand les parents chantaient à leurs nourrissons ou que des sons imitaient ceux du ventre de la mère, d’autres bénéfices étaient observés : comme la modification du rythme cardiaque, la succion, la prise de poids, et en plus, le niveau de stress des parents diminuait.
Est-ce que la musique sert à se détourner de la douleur, est-ce que le soulagement est lié de manière intrinsèque à la qualité de la musique ou est-ce que notre cerveau y joue sa partition ?
On sait maintenant, que la musique déclenche :
L’activité du noyau accumbens a été observée par IRM pendant que les participants écoutaient de la musique et les effets de la musique sur le cerveau ont été mesurés.
C’est ce que suggère le chercheur en psychologie à l’Université de Bourgogne Emmanuel Bigand.
Dans son ouvrage « Le cerveau mélomane » il évoque les pouvoirs que peut avoir la musique sur le cerveau humain.
sur les effets de la musique sur le cerveau
avec Emmanuel BIGAND
De manière fort intéressante, le responsable de l’étude avait noté que le cerveau apprend comment prédire la façon dont les différents morceaux de musique se déploient en utilisant des schémas de reconnaissance et de prédiction, tâches qui semblent être une clé à notre évolution.
Les professions liées à cette nouvelle thérapie sont récentes. Selon l’association américaine de la thérapie par la musique, cette discipline s’est développée après la 2ième guerre mondiale quand des musiciens de tous bords, amateurs et professionnels furent expédiés après des milliers de vétérans hospitalisés, souffrant de stress post traumatiques et de douleurs physiques.
Les médecins et le personnel soignant remarquèrent des améliorations et demandèrent que les hôpitaux engagent des musiciens. Il était devenu évident que ces musiciens avaient besoin d’un entrainement spécifique avant d’être engagé. Le 1er programme de thérapie par la musique dans le monde fut fondé à l’université du Michigan en 1944 et existe toujours.
Par exemple, écouter de la musique pourrait aider les patients atteint de la maladie d’Alzheimer pour dépasser leur limitation neurolinguistique et leur permettre d’’utiliser un vocabulaire plus signifiant.
Ainsi quand des patients atteints de cette maladie étaient assis dans une salle diffusant une musique et qu’on leur demandait de raconter une histoire de leur vie, leurs histoires étaient plus riches sur le plan du vocabulaire, de la syntaxe, plus longues que lorsqu’ils restaient dans salle sans musique.
La musique et les processus du langage partagent les mêmes structures neuronales, il a été théorisé qu’écouter de la musique booste les capacités du cerveau, nous connaissons l’effet Mozart, le développement de la méthode Tomatis https://www.tomatis.com/fr qui permet d’apprendre une langue plus rapidement, d’améliorer l’apprentissage de la lecture et autre apprentissage. La première vidéo avec Emmanuel Bigand, fait l’objet d’un reportage qui montre que la musique est utilisée pour faciliter les apprentissages des enfants en maternelle.
Rappelez-vous pendant vos études, la musique accompagnait devoirs et révisions que ce soit du classique ou du rock ou autre.
Et les fameuses tables de multiplications apprises sur un air de musique…elles deviennent inoubliables.
Les jeunes enfants apprennent mieux leurs comptines sur un air musical.
Observons nos enfants, tout en jouant, ce qui est de l’apprentissage déguisé, ils chantonnent, ils bougent… pas besoin de grandes théories pour se rendre compte de l’impact de la musique et du mouvement !
Les recherches montrent qu’écouter de la musique tout en travaillant, ou en étudiant, augmentait les capacités cognitives et verbales chez les personnes ayant eu un AVC. Les signes d’amélioration de la capacité à verbaliser sont significativement 2 fois plus importants après avoir écouté de la musique ceci comparé à une session sans musique.
DES EXEMPLES :
Etonnant, non ?
Ecouter de la musique !
Même si vous envisagez de travailler avec un thérapeute qui utilise les sons, n’attendez pas et commencez dès que possible à écouter de la musique. Nous avons à notre disposition tout un panel de musiques de relaxation, d’exercices, panel développé soit pour soulager la douleur, réduire le stress, ou aider à trouver le sommeil, etc.
Ce n’est pas ce qui manque même sur Youtube. Ainsi à tout moment de la journée vous avez une musique adaptée à votre humeur et à vos activités.
La plupart des études suggèrent que le type de musique écouté n’a pas d’importance. La seule exception est que pour une pratique d’exercices, le tempo doit être en adéquation, un tempo plus rapide permet de garder l’intensité du rythme par exemple.
Se développe également une utilisation du son pour agir sur notre ADN, on parle de génétique ondulatoire dont le Dr Peter Garlaev de l’université de Toronto au Canada a été l’inventeur (il est décédé en novembre 2020). Des expériences sont actuellement menées.
La génétique ondulatoire permet selon lui de guérir toutes sortes de maladies, de régénérer des organes, d’aider à vivre plus longtemps et mieux.
L’information est transmise en totalité sans aucun des effets indésirables et des malformations qu’on rencontre quand on isole un gène pour le réintroduire dans le génome.
Notre ADN possède un son unique, Peter Garlaev enregistrait via des ordinateurs de biologique quantique l’information génétique d’une personne, information ensuite encodée en sons.
En écoutant le DVD de son ADN de temps en temps, on garde ou retrouve une meilleure santé.
NOTE : Cela montre aussi que nous sommes vulnérables à certaines formes de contrôle encore plus radicales et intrusives que le contrôle mental !
Il y aurait encore, beaucoup, beaucoup plus à dire sur l’impact de la musique sur tous les aspects de notre vie, je vous invite à faire aussi vos propres recherches.
Au commencement était le Verbe… donc un son. Nous vivons dans un univers dont le tissu est la vibration et les sons en sont la charpente. La musique nous aide à plusieurs niveaux et nous met en relation avec nous même, elle nous intériorise.
Belle et douce semaine à tous.
DES SOURCES ET DES REFERENCES A EXPLORER
https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2015/08/27/music-reduces-pain-anxiety.aspx
https://www.crescendo-magazine.be/la-musique-des-spheres-selon-hildegarde-von-bingen/
https://www.musicotherapie-federationfrancaise.com/
https://francemusicotherapie.fr/
https://vlnovagenetika.cz/en/wave-genetics-can-cure-any-disease-dr-peter-garyaev/ en anglais
http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2013-04-03/effets-neurochimiques-de-la-musique
http://legazier.com/cerveau-melomane/ très bon article
https://energie-sante.net/le-son-qui-rajeunit/
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