Génération Écolo, une chronique de l'émission Commune Planète - Retrouvez cette chronique dans l'émission Commune Planète du 5 juin, sur le thème 'Laudato Si', une feuille de route pour le monde d'après?'
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J’aimerais vous parler d’un sentiment que j’ai ressenti après le déconfinement et qui m’a semblé être partagé par beaucoup de gens. Au milieu du mois de mars, je me suis dit que le confinement allait être l’occasion pour la société d’aller de l’avant, de prendre de nouvelles résolutions afin d’avoir une meilleure conscience écologique.
Naïvement, je me suis réjouie, un peu comme tout le monde j’imagine, de voir les oiseaux à Paris et les dauphins à Venise. Je pensais qu’on avait enfin le déclic dont on avait besoin. Plus de voitures, plus de consommation massive et polluante, comme celle des vêtements notamment. Mais au final, ça n’a pas duré très longtemps. Après quelques jours, voire semaines, de confinement, les ventes en ligne ainsi que la pollution numérique ont augmenté de façon exponentielle.
Mais j’ai continué à espérer, je me suis dit qu’à la fin du confinement, tout pourrait changer et que peut être, cette période d’isolement avait suffi à faire évoluer les mentalités. Je pense qu’il y a une réelle volonté d’agir pour la sauvegarde de l’environnement : on le voit avec les manifestations, avec Laudato Si', avec des accords comme le 'Green New Deal' et j’espérais que cette volonté de changement, associée au déclic provoqué par la pandémie, permettrait un profond changement des mentalités.
Finalement, au mois de mai, ça a été la douche froide. La priorité dans de nombreux pays a été donnée à des industries comme celles du gaz ou du pétrole, d’autres pays souhaitent se retirer du 'Green New Deal' et, de façon globale, on voit bien que l’objectif actuel est de relancer l’économie et ce, à n’importe quel prix. La volonté d’œuvrer pour l’environnement est présente mais on se retrouve toujours confrontés au même choix : le bénéfice financier ou l’écologie? Autant vous dire que ce dilemme est cornélien...
Si une pandémie, une crise sanitaire mondiale, n’a pas suffi à servir de déclic, je me demande ce qui le pourra. Et cela m’effraie autant que ça me révolte. Cette crise sanitaire est la première crise que je vis en étant suffisamment âgée pour me rendre compte de ce qu’il se passe autour de moi. Et si l’on ne fait rien, on pourrait connaître d’ici plus ou moins longtemps une crise écologique d’une ampleur encore plus grande. Trois semaines après le début du déconfinement, j’ai du mal à voir le verre à moitié plein. Je pense qu’il faut maintenant redoubler d’effort, cette pandémie pourrait bien être notre seconde chance, et pour l’instant, nous n’avons pas su la saisir.
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