L'Institut catholique de Paris crée en 2016, la Chaire 'Bien commun' de l’Unité de Recherche 'Religion, Culture et Société'. Son colloque inaugural se tient les jeudi 17 et vendredi 18 novembre 2016. Un colloque qui se veut unique en son genre, puisque 17 experts internationaux issus de disciplines diverses débattront d'une notion centrale de la doctrine sociale de l'Eglise. Et surtout le thème du colloque 'Le bien commun: urgences et défis d’une espérance', sera livré en pâture à des politiques, des acteurs de l'entreprise et des représentants de l'Eglise catholique.
Vendredi 18 novembre à 7H50 âºâºâº LE GRAND INVITé RCF est Pierre-André de Chalendar, président-directeur général du groupe Saint-Gobain, président de la Chaire Bien commun de l'ICP
Le bien commun: c'est quoi? Il faut remonter à l'historien grec de l'Antiquité Thucydide pour en trouver les premières traces, nous dit Emilie Tardivel. Historien qui dit en gros ceci: 'C'est un bien commun de faire à appel à l'équité au sens de la justice de l'autre sans nécessairement faire appel à des arguments démonstratifs'. S'appuyer sur une idée de bon sens pour défendre l'équité? Le concept est surtout 'très compliqué', convient le P. Bernard Bourdin. Les membres de la Chaire de l'ICP ne trouveront donc pas à s'ennuyer avec ce sujet inépuisable aux significations multiples - peut-être trop vaste?
En résumé on peut parler d'un bon usage de la justice et du droit garanti par le politique, vers un équilibre entre efficacité économique et justice sociale. Sur le papier cela fait joli, mais il faut comme dit le P. Bernard Bourdin, le 'rendre opératoire face à nos réalités complexes'. Emilie Tardivel différencie le 'bien commun théorique' - soit pour les uns: Dieu, et le 'bien commun pratique' - qui pour les mêmes serait les commandements. La complexité du concept tient donc en partie à l'usage rhétorique que l'on en fait.
On peut tendre à plusieurs vers une même aspiration que l'on s'accorderait à nommer bien commun. Et se diviser quand il s'agit de l'appliquer concrètement. Ce qui fait dire au P. Bernard Bourdin: 'Est-ce qu'une démocratie libérale a les moyens d'une politique du bien commun puisqu'elle est confrontation de plusieurs visions du bien commun?' Il ne faut par pour autant laisser tomber l'idée. 'Si on renonce à la notion de bien commun le risque est dans le heurt perpétuel des intérêts', explique Mgr Eric de Moulins-Beaufort.
Tout l'attrait de la notion est qu'elle incite chacun à regarder au-delà de son intérêt propre et même au-delà de l’instant présent. Si la notion mobilise tant les chrétiens, c'est qu'il est fortement question d'espérance. 'L'espérance que nous, les hommes, nous sommes faits pour vivre en communion les uns avec les autres, et que nous pouvons essayer de viser un bien qui soit le bien de chacun et le bien de tous' selon les mots de l'évêque auxiliaire de Paris. Avec la prise de conscience des défis environnementaux et de la finitude de notre monde, la notion a de sérieux atouts pour séduire les inquiets.
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