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Brigitte Carrier-Reynaud "Le ruban : de l'industrie au patrimoine"

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER,Jacques Plaine - RCF Saint-Étienne, le 3 octobre 2020 - Modifié le 27 février 2024
A plus d'un titreBrigitte Carrier-Reynaud "Le ruban : de l'industrie au patrimoine"

Dans le cadre de la Fête de la Science, Brigitte Carrier-Reynaud nous présente  son ouvrage "Le ruban : de l'industrie au patrimoine" (Publications de l'Université de Saint-Étienne)
 Alexandre Saffre évoque les manifestations proposées  pour la Fête de la Science, du 2 au 12 octobre, partout sur notre territoire.

  

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Brigitte Carrier-Reynaud - Le Ruban. De l’industrie au patrimoine - Publications de l’Université de Saint-Étienne - 9 €
 
Brigitte Carrier-Reynaud, petite fille de passementier est enseignante-chercheuse à l’Université Jean Monnet.

Question patrimoine Saint-Étienne n’est ni Chambord ni Chenonceau et bien qu’Elisée Reclus ait écrit que « ses monuments étaient ses usines », jusqu’à la fin du siècle dernier la ville était réputée sans patrimoine.
 
En effet les traces du passé industriel de la ville - chevalements, cheminées ou simples friches industrielles - étaient plus considérées comme « les stigmates d’une époque révolue » que comme une manifestation patrimoniale à préserver. Et si le trophée du Prix Rhônalpin du patrimoine attribué en 2014 au Puits Couriot pour ses somptueuses illuminations a définitivement confirmé la tendance, l’activité du « Palais des Arts » devenu « Musée d’art et d’industrie » a été le socle du changement de statut. Que ce soit pour le Cycle, l’Arme, et bien entendu pour la Rubanerie, thème de cet ouvrage.
 
Car l’industrie rubanière fut la première industrie stéphanoise jusqu’au début du XXème siècle. Une industrie particulière puisque constituée de 150 à 200 entreprises, les « fabricants » mais des fabricants qui ne fabriquent pas et qui confient cette tâche à des travailleurs à domicile, les « passementiers ». 10 000 ouvriers, pas tout à fait ouvriers puisqu’ils travaillent chez eux - en famille – à leur rythme, sur des machines qui leur appartiennent. Des « Métiers à tisser » qu’ils font tourner jusqu’à des « points d’heure » - quinze à seize par jour quand tout va bien, et qu’ils arrêtent « des semaines de rang » quand tout va mal. C'est-à-dire quand les donneurs d’ordres n’ont plus « d’ordres » à donner.
 
Brigitte Carrier-Reynaud ne fait pas ici l’histoire de la Rubanerie à Saint-Étienne mais l’inventaire de son patrimoine rubanier. Le patrimoine productif tout d’abord avec le patrimoine textile, la collection de deux millions d’échantillons de rubans et les neuf cents tableaux tissés du Musée d’Art et d’Industrie auquel il faut ajouter l’outillage, les métiers à tisser bien sûr, plus le matériel utilisé en amont et en aval du tissage. Le patrimoine architectural ensuite, « immeubles à cour de négociant » au centre-ville et « maisons-atelier de passementiers » sur les collines. Enfin le patrimoine humain pour une industrie soumise aux caprices et aux inconstances de la mode, une industrie où l’amour de « la belle ouvrage », du métier et du travail tout court sont les maîtres mots. Une autre façon d’aller au charbon.
 
A l’occasion de la Fête de la Science, diffusion sur RCF de l’émission « A plus d’un titre » avec Brigitte Carrier-Reynaud le Samedi 3 Octobre à 10 heures 15 et le Dimanche 4 à 17 heures
 

 

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