L’épidémie de Covid-19 a eu de grandes conséquences sur nos vies, et plus encore sur celle des aidants qui doivent souvent s’occuper entièrement d’un parent ou d’un enfant malade ou handicapé. Souvent, cela implique de quitter son travail. Des gens de tous les âges se retrouvent plongés dans une grande précarité financière ou émotionnelle. Claudie Kulak, fondatrice de la Compagnie des aidants, le raconte dans son ouvrage "Les aidants, ces proches indispensables du quotidien" publié aux éditions Nouvelles cités.
Pour 11 millions d’aidants en France, "ce confinement a eu un impact très sérieux, pour des personnes déjà très mobilisés auprès de leurs proches", affirme Claudie Kulak. Parmi eux, il y a "des parents d’enfants en situation de handicap qui ont vu l’institut médico-éducatif (IME) fermer et qui se sont confinés", détaille Claudie Kulak. Mais il y a aussi des situations difficiles, avec des enfants autistes qui se sont retrouvés confinés avec leurs parents et qui sont devenus violents et difficiles à gérer.
Si le besoin d’accompagnement peut sembler évident, il reste des personnes à convaincre selon Claudie Kulak. "Prenez une maman à laquelle on annonce que son enfant a un cancer. Ça peut durer parfois 10 ans où elle ne peut pas travailler. Elle risque de tomber dans la précarité, ce qui n’est pas normal. Nous devons mettre en place des parachutes pour que ces personnes puissent s’occuper pleinement de leurs enfants et garder leurs droits", affirme-t-elle.
Paul Christophe, député Agir ensemble du Nord, fortement mobilisé à l’Assemblée nationale sur ce sujet, souhaite que la durée du congé puisse être allongée pour aller jusqu’à trois ans. Claudie Kulak appuie cette proposition, ajoutant qu’il faut "augmenter l’indemnité journalière". "C’est de 43 euros par jour. C’est pas assez suffisant", regrette-t-elle. Par ailleurs, "il faut réfléchir à comment maintenir le salaire des aidants pour qu'ils puissent concilier vie professionnelle et cette aide".
Claudie Kulak a elle-même été aidante pour ses parents et sa tante. "Aider c’est une deuxième nature chez moi", confie-t-elle. Selon elle, "ces aidants sont indispensables dans notre société" et "il ne faut pas rester seul" lorsqu’on est concerné. Il existe des associations vers qui se tourner. "Il ne faut pas culpabiliser. Vous faites déjà beaucoup", conclut-elle.
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