La période de confinement a changé la donne, surtout en ville le confinement nous a appris à découvrir les circuits courts. A Angers, du 23 mars au 16 mai, la ville a pallié la fermeture de ses marchés avec l’opération « Adopte un maraicher » qui a permis l’installation de 40 producteurs dans une centaine de pas de porte.
Cela a permis à des producteurs de surmonter cette passe difficile et à certains consommateurs d’avoir un producteur au pied de chez soi une ou deux fois par semaine.
Je suis allée prendre des nouvelles d'un maraicher du confinement « Les jardins de Loire » qui s’était installé dans un bar du quartier Doutre-Saint Aubin. Aujourd’hui il a répondu à la nouvelle demande : il est sur le marché d’Avrillé le mardi après midi, et il reçoit toujours des commandes de clients du confinement.
La crise a confirmé le choix des deux managers, Mickael et Virginie, d’augmenter la part des légumes, et en « culture naturelle », sans pesticides. Au départ, les Jardins de Loire c’était un producteur de fleurs. Il y a trois ans, ils se sont diversifiés en légumes et Virginie dit qu’aujourd’hui « que cela leur semble tellement plus juste de nourrir ses clients plutôt que de les fleurir", et que cela a confirmé leur conversion bio en cours.
Le confinement a été un temps de réflexion pour tout le monde, et on remarque que des jeunes quelque soient leur origines sont tentés par un travail de la terre, et cela devrait s'accentuer. Alors comme pour les start ups, il existe des incubateurs d’entreprise maraichère.
Ainsi, la coopérative d’installation en agriculture paysanne, en Pays de la Loire, met à disposition des apprentis maraichers 3 ha de terre et 6 tunnels, leur donne une couverture sociale, et durant un an ils vont à la fois se former, tester et s’implanter sur leur territoire, et la coopérative peut aussi financer une partie de leur investissement dans une seconde partie.
L’histoire retiendra peut être ce tournant opéré sans doute plus fortement par la crise sanitaire. La poursuite de l’agriculture intensive d’exportation ne devrait pas empêcher le développement des circuits courts, en particulier donc du maraichage pour arriver à cette "souveraineté alimentaire" , je dirais plutôt un équilibre de la demande et de l’offre locale, qui éviterais tant de dérive en énergie consacrée au transport ou au chauffage de serres, et placerais le consommateur au plus près de la cueillette de la Garriguette ou de la Mara des bois à La Bohalle ou ailleurs autour de chez soi.
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