Il a été le bras droit de plusieurs hommes politiques, de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron en passant par son ami François Hollande. Il a aussi été secrétaire général de l’Élysée. Jean-Pierre Jouyet publie "L’envers du décor" (éd. Albin Michel) dans lequel il raconte sa carrière de haut fonctionnaire au sommet de l’État.
Avec ce livre, Jean-Pierre Jouyet voulait "faire comprendre aux Français qui étaient les politiques". "On dit toujours que les politiques sont tous les mêmes mais ils sont assez différents. Vous avez des personnalités et des modes de fonctionnement différents", explique-t-il. Il a aussi voulu expliquer son rôle de secrétaire général de l’Elysée, qui l’a mené à rencontrer de nombreuses personnalités économiques et religieuses.
"J’ai découvert et accompagné Emmanuel Macron dans ses premières années", explique celui que l’on surnomme "le DRH de la République" qui aime accompagner ses collaborateurs dans leurs carrières. Mais il garde le regret que l'actuel chef de l'État ne lui ait pas été fidèle lorsqu’il a été candidat à l'élection présidentielle : "Ça m’a porté un coup", confie-t-il.
Mais avant lui, c’est son "ami depuis 40 ans", François Hollande, qu’il a accompagné dans son quinquennat, en tant que Secrétaire général de l'Élysée. Un homme politique qui sait se renouveler selon lui. "Il y a eu une mauvaise communication donc ça a été mal vendu alors qu’il avait su se renouveler", assure Jean-Pierre Jouyet. "Il a su décider sur le Mali, sur la Syrie. Puis il a beaucoup d’humour dans la vie et il a une grande fidélité", raconte-t-il.
Il y a aussi eu Nicolas Sarkozy, des années plus tôt, rencontré quand Jean-Pierre Jouyet était directeur du Trésor et alors que celui qui allait devenir président était ministre de l'Économie. "On s’est bien entendus. J’ai trouvé que c’était quelqu’un qui avait beaucoup d’énergie", assure Jean-Pierre Jouyet.
Alors qu’un projet de loi sur les séparatismes a été présenté par le gouvernement, Jean-Pierre Jouyet s’oppose à une "intransigeance laïque". "Je suis pour que les religions puissent s’exprimer. La laïcité n’est pas un instrument de combat", explique-t-il.
Concernant la crise sanitaire, "on est parti en guerre sans armes", dénonce Jean-Pierre Jouyet. "Dans d’autres pays, il y aurait eu une transversalité et ici ça ne s’est pas fait. Il faut toujours beaucoup de temps entre l’annonce politique et ce qu’il faut pour que l’arrêté soit pris", déplore-t-il.
C’est en ce sens que Jean-Pierre Jouyet encourage une réforme de l’État. Il garde d’ailleurs le regret de ne pas l’avoir menée quand il était au pouvoir. "J’aurais voulu avoir des responsabilités pour réformer l’État et que ça fonctionne de manière plus transversale", explique-t-il avant de conclure : "j’aurais voulu faire partager davantage au niveau parisien ce qu’était la vie réelle des citoyens" dans les régions.
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