Suite d'une série d'émissions spéciales à l'approche de l'élection présidentielle. Zoom sur une composante essentielle de la vie économique : le travail. Comment imaginer le travail de demain et comment les candidats s'emparent-ils du sujet ?
Le monde du travail est en pleine mutation. Depuis le confinement, le télétravail s'est par exemple imposé durablement, et de plus en plus de salariés souhaitent changer de voie professionnelle. En outre, on constate une vraie remise en question du monde du travail liée à la crise écologique comme le souligne Martin Durigneux, président de l’association Anciela : « on ne peut pas donner 30 à 45 heures par semaines pour un travail où, face au défi actuel, on ne se sent pas utile voire pire, on participe au dérèglement du climat et à la destruction des écosystèmes ».
Autre malaise chez les salariés : la perte de sens. Elle s’explique notamment par la place démesurée que la société accorde à l’activité professionnelle, et qui entraîne ainsi une insatisfaction autour du travail, comme l’explique Martin Durigneux : « certaines personnes ont des discours très durs vis-à-vis de leur vie professionnelle. Elles avaient suivi un parcours de non-choix, c’est-à-dire que leur évolution a été configurée par des paramètres posés par la société ».
Danièle Linhart, sociologue du travail et chercheuse au CNRS, déplore la grande difficulté à faire bouger les choses dans le monde politique : « dans la période électorale actuelle, on parle peu de l’organisation et de la qualité du travail, alors que c’est prioritaire car il faut changer les modes de consommation et de production pour affronter les défis énormes qui nous sont posés ».
Quelques initiatives fleurissent en France pour faire évoluer la conception du travail et faire émerger des alternatives. L’Institut Transitions, cofondé par Martin Durigneux en est un bon exemple. Il permet de guider les personnes vers des missions qui leurs correspondent. Des formations sont aussi proposées pour accompagner celles et ceux qui souhaitent évoluer dans leur vie professionnelle pour s’engager dans la transition écologique et solidaire.
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