Comment vit-on dans un camp de réfugiés quand on a 3, 8 ou 10 ans? De quoi sont fait les jours et les nuits? À quoi rêve-t-on? Comment dépasser les traumatismes et rester un enfant? Les abonnés à Astrapi, journal des 8-10 ans, recevront bientôt avec le prochain numéro un supplément "Notre journal à nous, enfants et exilés", déjà disponible gratuitement sur internet. En ce 11 octobre, Journée internationale des filles, on se penche sur le sort des enfants de migrants.
Ils ont entre 8 et 13 ans et ils ont fui la guerre. Ils s'appellent Robin, Noor, Ismaël, Mayassa et vivent exilés dans des camps. Leurs témoignages publiés dans le supplément d'Astrapi sont poignants. Ils disent leur histoire, leur vie d'aujourd'hui mais aussi leurs rêves et leurs espoirs. Avec des illustrations signées Robin, "Notre journal à nous, enfants et exilés" permet aux enfants d'ici et aux parents de parler ensemble de cette réalité difficile.
Le journal Astrapi a fait le choix de proposer une version plus courte et "plus légère" d'un journal actuellement diffusé dans les camps de réfugiés en Irak, à plus de 80.000 exemplaires. Un journal pour aider les réfugiés à parler de leur souffrance mais aussi pour tenter de dépasser les clivages. Eglantine Gabaix-Hialé a pu constater que là-bas, en Irak, "les camps sont tous confessionnels", que chrétiens, yézidis, sunnites ou chiites "ne se mélangent pas" mais sont "très avides" de savoir ce que les uns et les autres vivent.
"La version originale comporte des témoignages un peu plus compliqués et lourds", explique Eglantine Gabaix-Hialé. À l'origine de ce supplément, la journaliste est l'ancienne responsable de la radio chrétienne Al-Salam, à Erbil (Kurdistan irakien) - radio soutenue par L'Œuvre d'Orient et la Fondation Raoul-Follereau et créée en 2015 pour les réfugiés et déplacés d'Irak et de Syrie. Elle connaît donc bien la réalité du terrain.
Ces enfants ne se livrent pas facilement "ils ont vécu des traumatismes assez importants", témoigne Eglantine Gabaix-Hialé. Il a fallu du temps pour que peu à peu la confiance s'installe.
L’Unicef estime à 50 millions le nombre d’enfants dans le monde déracinés et forcés par la guerre les violences et la pauvreté à quitter leur foyer. Ces enfants déplacés de forces sont poussés à migrer à l'intérieur ou à l'extérieur de leurs frontières dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils représentent une part disproportionnée et croissante des personnes en migration. On les retrouve dans les camps de réfugiés en Irak, au Liban, en Turquie mais aussi en France dans des campements plus ou moins organisés.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !