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Gaëlle Nohant "Légende d'un dormeur éveillé"
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Gaëlle Nohant "Légende d'un dormeur éveillé"

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 17 avril 2021  -  Modifié le 27 février 2024
A plus d'un titre Gaëlle Nohant "Légende d'un dormeur éveillé"

Robert Desnos a vécu mille vies – écrivain, critique de cinéma, chroniqueur radio, résistant de la première heure. On suit le poète, des Halles à Montparnasse, avec des détours par Cuba ou à Belle-Ile. On s’assoit aux terrasses des cafés en compagnie d’Éluard ou de García Lorca, on danse des nuits entières au Bal nègre. Le livre ressuscite cette époque, des années folles à l’Occupation, et accompagne Desnos jusqu'au bout du voyage, au camp de Theresienstadt.

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Gaëlle Nohant - Légende d’un dormeur éveillé - Editions Héloïse d’Ormesson - 23 €
Gaëlle Nohant, Prix des Libraires 2018 avec la « Légende d’un dormeur éveillé » est née l’année où, en tant que Président de la FFSL, je remettais le dix-neuvième Prix des Libraires à Michel del Castillo pour « Le vent de la nuit ».
« Ecrire ce roman tenait du numéro de funambule. Il fallait demeurer sur le fil ténu de la fiction tout en demeurant la plus fidèle possible à la vérité de l’histoire et des vies de tous les protagonistes » écrit Gaëlle Nohant, soulignant ainsi que le principal d’entre eux, Robert Desnos est « le sien » et  « ne saurait se substituer au vrai ni en épuiser la richesse »
Un magnifique livre - pas tout à fait un roman - qui a su plaire aux libraires avant d’enchanter les lecteurs. On y rencontre Robert Desnos et « toute la racaille surréaliste comme les appellent les vieilles barbes ». Robert qui n’a d’yeux que pour Yvonne George la reine de l’Olympia. Une reine qui a tout Paris à ses pieds alors que Desnos la voudrait pour lui tout seul.
 C’est le temps où les surréalistes « avancent sur la crête des vagues ». Le temps où René Crevel, Henri Jeanson, Cocteau, Aragon, Prévert, Eluard, Man Ray les « seigneurs de cette racaille » ont du mal à chanter d’une même voix. Le temps où André Breton devient plus cassant et radical que jamais. Le temps aussi où Yvonne et Youki - la femme du grand Foujita - se partagent le cœur de Robert.
Yvonne se noiera dans l’alcool et l’opium pendant que Youki « une femme qui l’aime un jour sur quatre et le maudit le reste du temps » le ravagera d’un étrange amour : « j’ai tellement aimé ton ombre »
Viendra le temps où, journaliste à Radio-Paris puis au quotidien Aujourd’hui Robert Desnos « se commettra dans la presse bourgeoise sous prétexte de gagner sa vie » comme le dira vachardement André Breton. Puis il rencontrera Jean-Louis Barrault, deviendra son intime et applaudira - presque des deux mains - au triomphe du « Soulier de satin. »
La guerre le cueillera dans ce voilier malmené par la tempête   d’Aujourd’hui. Membre du réseau AGIR il sera déporté. Auschwitz, Buchenwald, Flossenbürg puis le Kommando de Flöha. Il mourra dans les bras d’un étudiant tchèque. Dommage, Youki s’apprêtait à l’aimer pour de vrai.

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