Dans le sillage d’une jeune femme au destin hors du commun, Jacqueline Lefort nous invite au voyage, entre le monde de la rubanerie stéphanoise et le Paris de la Belle Époque qui s’enivre de plaisirs pour oublier les rumeurs d’une guerre imminente.
Jacqueline Lefort - D’Ambre et de lumière – Editions du Mot Passant – 19 €
Après 25 ans de vie parisienne… au Ministère de la Défense, Jacqueline Lefort,
Stéphanoise et ancienne élève du Lycée Claude Fauriel, revient au pays avec des projets
d’écriture plein la tête.
A la fin du siècle dernier, ou plus exactement de l’avant dernier, il n’était pas rare de trouver
un nouveau-né, emmailloté dans l’urgence, déposé sur le parvis d’une église, à la porte d’un
hôpital ou sous le porche d’un couvent de bonnes sœurs.
Tel avait été le cas pour Gaspard qui après avoir été adopté par le curé du village puis à la
mort de celui-ci rejeté par sa bonne, se retrouvait quelques années plus tard sur les contreforts
du Mézenc à garder les moutons. Les brebis d’une brave veuve en mal de descendance.
Ambre, hébergée par la mère Angèle à deux collines et trois talwegs de là, avait, elle, ses
parents, même si son père n’était pas un cadeau. Et quand tous deux rêvaient d’avenir – car il
leur arrivait de rêver de conserve - Gaspard voyait le sien au cul des vaches à l’ombre du
Meygal alors qu’Ambre, circonvenue par sa mère qui espérait pour sa fille une autre vie que
la sienne, « tu es faite pour la lumière… Tu es faite pour vivre ailleurs.» imaginait sa vie
d’adulte partout sauf sur le Plateau
Et quand suite à une imprudence ou à un coup de folie, la ferme de la mère Angèle avait été
ravagée par un méga incendie avec son père au milieu des flammes, Ambre n’avait pas eu le
choix. Elle avait laissé Gaspard et son troupeau, était descendue aux Estables d’abord, à Saint-
Étienne ensuite, à Paris enfin.
Une longue route semée d’embûches, d’imprévus et de larmes. De petits bonheurs aussi et de
vraies tragédies. Des rencontres avec de belles personnes et aussi d’ignobles salauds. Des
années à jouer à l’épicière aux Estables. D’autres à la dame de compagnie pour la belle-fille
d’un riche soyeux à Saint-Étienne. Séquence funeste celle-la. Fuite à Paris, « rien de mieux
qu’une grande ville pour garantir ton anonymat» pour finir serveuse dans un salon de thé de
la capitale.
En ce temps-là, à l’autre bout de l’Europe, l’Archiduc François-Ferdinand était assassiné à
Sarajevo. Quatre années encore loin des champs, des prés et des forêts. Et puis un jour l’envie
de landes et de bruyères sera la plus forte…« la burle cinglante lui griffait les joues. Le
verglas sur le chemin qui montait du village des Estables ralentissait sa progression. Mais
elle n’en avait cure. Ambre n’aurait échangé sa place pour rien au monde. »
Diffusion de l’émission avec Jacqueline Lefort sur RCF, samedi 12 septembre à 10
heures 15, et Dimanche 13 à 17 heures.
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