On le connait pour ses "Confessions" , ses "Rêveries d'un promeneur solitaires" ou son "Emile". Ce qu'on sait moins, c'est que Jean-Jacques Rousseau était aussi musicien à l'origine. Il n'était pas à une contradiction près. Un philosophe musicien à redécouvrir avec Jean-Paul Mongin, dans le rendez-vous "Les petits platons".
Un philosophe qui a vécu, c’était son métier, de la copie de partitions. De l’inventeur en 1742 d’un système chiffré de notation musicale aujourd’hui encore utilisé au Japon et en Chine, il fut le premier compositeur à avoir à la fois rédigé le livret et composé la partition de la musique d’un opéra, lequel opéra raconte les amours d’un berger un peu volage et d’une bergère intitulé Le devin du village.
C'est ce même Jean-Jacques Rousseau qui explique qu’au jour du jugement dernier il se présentera nu comme tout chacun devant l’Éternel, mais avec son manuscrit des Confessions sous le bras.
Rousseau, icône républicaine, qui confiait pourtant que la révolution était plus à craindre qu’à espérer.
Rousseau le penseur de la fin de la littérature, qui écrivit la nouvelle Héloïse.
Rousseau l’éducateur qui a forcé sa compagne à abandonner chacun des 5 enfants qu’ils eurent ensemble.
Jean-Jacques Rousseau et ses contradictions
Certes, mais il faut lire tout de même son traité Émile ou celui de l’éducation, notamment pour la place qu’il réserve à la musique, dont l’enseignement précoce doit selon lui viser successivement l’éducation de la sensibilité du plus jeune enfant, puis le développement de son esprit, et enfin accompagner l’éveil de la nature passionnelle chez l’adolescent… l’amour d’Émile pour Sophie, sa promise au livre V, commence d’ailleurs par des leçons de musique.
Penseur paradoxal et conscient de l'être, malgré son insupportable complaisance à l’égard de lui-même, malgré la sensiblerie avec laquelle il présente toujours ses turpitudes comme les conséquences de la méchanceté des autres hommes, Rousseau avait perçu les conséquences de ses théories pédagogiques. Dans son ouvrage l’Émile et Sophie, la suite de son traité de l’éducation, les amoureux se déchirent. Émile devient galérien et Sophie courtisane.
L’œuvre étant restée inachevée, on ne saura jamais si cela n’aurait pas quand même fini en harmonie. Dans l’article de la célèbre Encyclopédie consacré à cet art, Rousseau ne rappelait-il pas que pour les philosophes anciens, je cite "tout dans l’univers était musique" ?
Dans le fascicule "Moi, Jean-Jacques Rousseau " publié dans la collection Les petits Platons, la philosophe Edwige Chirouter imagine ce qu’aurait été le dernier opéra de Jean-Jacques Rousseau avec de formidables décors dessinés par Mayumi Otéro.
Dans
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