Génération Écolo, une chronique de l'émission Commune Planète - Retrouvez cette chronique dans l'émission Commune Planète du 26 juin, sur le thème 'Quand les citoyens font la loi pour sauver la planète'
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Cette Convention peut passer pour un exercice de démocratie exemplaire où l’on a fait confiance aux citoyens. Et lorsque l’on fait confiance à Monsieur et Madame Tout-le-monde, qui n’a pas d’ambition politique de réélection, on voit comme par hasard que le bon sens scientifique l’emporte pour le bien de tous !
Nous pourrions évoquer bien des mesures positives. Je balaie d’un revers la proposition sur les 110 km/h, une proposition une fois de plus de bon sens, qui permettra de surcroît de sauver des vies. Je préfère saluer la vision d’ensemble d’une Convention qui veut limiter la publicité, réintroduire l’impôt sur la fortune, éduquer à l’environnement dès l’école primaire, sensibiliser à l’importance de l’action concrète, instaurer des repas végétariens dans les cantines, renégocier le CETA (qui, à lui seul est 100 fois plus liberticide que toutes les mesures réunies de cette convention dépeinte par certains comme une initiative de Khmers verts), taxer sur les dividendes de 4% pour les plus grandes entreprises, stopper les zones commerciales périurbaines, reconnaître le crime d’écocide, interdire la construction de nouveaux aéroports (ce qui montre bien la justesse du combat de Notre-Dame-des-Landes, au passage), etc.
C’est bien sur toutes ces propositions ambitieuses que devrait se situer le débat car ce sont bien elles qui permettront une plus grande liberté. C’est sûr qu’elles font grincer des dents car elles touchent les libertés des privilégiés !
Salué par de nombreux observateurs, le travail de la Convention est aussi décrié par d’autres. Ainsi par exemple à droite, Christian Jacob évoque une 'logique de décroissance, de contrainte, de punitions'. Bien sûr, nous décroissons… mais sur ce qui tue l’humain et la vie ! La Convention propose de décroître sur le superflu pour croître sur l’essentiel, c’est à dire “moins de biens, plus de liens”. Il ne s’agit pas d’une 'écologie punitive'. Non, au contraire, la Convention cherche par ses mesures à réconcilier écologistes et agriculteurs, à faire payer ceux qui pillent le plus les ressources pour en faire profiter les personnes en difficulté. Elle réussit à esquisser un début 'd’écologie populaire'.
Bien sûr on peut critiquer des choses sur ses propositions car il en manque : on peut par exemple se demander pourquoi il s’agit d’une Convention citoyenne sur le climat et non 'sur le climat et la biodiversité', puisque tout est lié. On pourrait critiquer l’absence de réflexion sur le nucléaire, de propositions concrètes pour le bien-être animal, on peut regretter l’abandon de la mesure sur les 28 heures, elle aussi mesure de bon sens, etc.
Mais le plus important est ailleurs : le sérieux c’est eux, qui sont dans la vérité scientifique et non les préjugés désuets du schéma libéral ; le réalisme c’est eux, car ils se dépêchent de ralentir alors que certains pensent encore 'travailler plus pour gagner plus' ; la politique c’est eux : ils viennent par le bas, sans trop de connaissances, ils travaillent avec acharnement et sens des responsabilités. De là vient leur légitimité, de là vient un espoir.
Car c’est avec ce genre d’initiatives audacieuses, qui permet en réalité plus de liberté et une croissance de la vie, que l’on donnera un avenir à nos enfants.
Ils ont entre 17 et 19 ans, ils sont de la génération de Greta Thunberg. Certains s'identifient à elle, d'autres non, mais ils ont en commun la conscience d'avoir à devenir adultes dans un monde en crise et ils entendent bien ne pas rester spectateurs. Des lycéens de Terminale des filières agricoles de l'Institut de Genech (59) et des filières classiques du lycée Saint-Paul (à Lille) partagent leurs questions, leur regard et leurs convictions sur la transition écologique.
"Génération Écolo" est une chronique de l'émission Commune Planète, l'émission de RCF sur l'écologie.
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