"Tout est lié" dit le pape François dans son encyclique Laudato si', qui a popularisé l'écologie intégrale. Une notion qui fait débat, jugée tantôt conservatrice, tantôt progressiste.
Une université d’été de l'écologie intégrale se tient du 19 au 23 août en région parisienne. Un temps de travail, de réflexion et de convivialité ouvert à tous, pour tenter de répondre à la question : "Pour construire une société plus juste, fraternelle et durable, à quels changements nous invite l’écologie intégrale ?". Cette université d'été est proposés par des membres de la société civile qui se sentent fortement concernés par les questions liées à l'écologie et qui ne cachent pas leur sensibilité chrétienne. Parmi eux, les membres de la rédaction de la revue Limite ou du Ceras.
L'expression "écologie intégrale" a été popularisée par le pape François dans son encyclique Laudato si'. Elle désigne le lien intime entre les enjeux environnementaux et sociaux : les uns ayant des impacts sur les autres et réciproquement. "Tout est lié. Il faut donc une préoccupation pour l’environnement unie à un amour sincère envers les êtres humains, et à un engagement constant pour les problèmes de la société", énonce le souverain pontife dans ce texte considéré comme fondateur bien au-delà du cercle des seuls catholiques.
PODCAST â–º Comment les écologistes perçoivent Laudato si' - Anne Kerléo et Fabien Revol, théologien et spécialiste d'écologie, nous proposent de découvrir la manière dont les militants écologistes non-chrétiens ont accueilli l'encyclique Laudato si'.
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Le concept d’écologie intégrale, dont se réclament des personnes aux points de vue et aux styles différents sinon opposés, fait débat. L'idée serait, disent certains, piégée car instrumentalisée par les tenants d’un courant conservateur. Dans un article de La Croix, "« L’écologie intégrale », un concept disputé", Marine Lamoureux raconte comment Dominique Bourg a fini par décliner l'invitation à participer à l'université d'été de l'écologie intégrale. Elle écrit : "En cause ? La présence, parmi les intervenants, du directeur d’Alliance Vita, Tugdual Derville, connu pour son engagement au sein de la « Manif pour tous » et son combat contre l’avortement."
Sur un thème aux enjeux aussi politiques, la peur d'être catalogué ou assimilé à d'autres points de vue rend le débat difficile. Pour la journaliste, "les termes du débat sont rendus compliqués parce que ces étiquettes qu'on le veuille ou non elles ont un poids". Parmi les points de friction, les questions de bioéthique, qui sont d'ailleurs abordées dans Laudato Si'. "Aujourd'hui se concentrent sur l'enjeu bioéthique énormément d'antagonismes", note Lucile Schmid, et pour beaucoup "la crainte d'une régression concernant les droits des femmes".
En (ré)intégrant la nature dans "nos modes de pensée et d'action", et donc "la question de la finitude des ressources", "l'articulation entre progressisme et conservatisme change", d'après Lucile Schmid. Forcés que nous sommes de "repenser la notion de progrès", nous devons désormais "élaborer une nouvelle vision du monde", tant il est en effet "impossible de répondre simplement à ces questions" dont "il faut accepter la complexité".
Mais justement, si équivoque il y a, il est utile d'en parler, car il s'agit c'est de relever les immenses défis environnementaux et sociaux dont nous parlons, autrement dit du présent et du futur de l’humanité. "Ce qui provoque le fait que plusieurs personnes se mettent autour d'une table pour penser l'écologie, dit Paul Piccarreta, c'est l'urgence écologique."
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