On connaissait les contrefaçons dans le luxe, les baskets et désormais, l’ONG Foodwatch lève le voile sur les fraudes à l’alimentation. Des faux aliments aux aliments coupés comme le poivre dans lequel on rajoute du sable, en passant par les fausses appelations... Ingrid Kragl les compile dans son livre "Manger du Faux pour de Vrai" aux éditions Robert Laffont. Elle est directrice de l’information de l’ONG européenne Foodwatch.
Lorsque l’on parle de faux aliments, "ça recouvre les aliments qui ne devraient jamais finir dans nos assiettes car ils sont illégaux", affirme Ingrid Kragl. "Cela peut être des aliments contaminés, des aliments altérés, par exemple des miels qui sont des mélanges de sucres, des appellations d’origine protégée (AOP) qui n’en sont pas, des imitations de grand cru", détaille la directrice de l’information de l’ONG Foodwatch qui précise que "tous les rayons sont concernés".
Ce que relève Ingrid Kragl dans son livre, c’est que 9 % des indications géographiques protégées (IGP) en Europe sont contrefaites. "Il est probable qu’on soit en France à plus d’1 sur 10 qui est contrefait", alerte-t-elle.
Pour autant, il est relativement rare d’être arrêté pour ce type de fraude, selon Ingrid Kragl. "Les agences en charge de nos contrôles ont été très mobilisées sur d’autres choses que l’alimentaire", explique-t-elle. Par ailleurs, "plus ça va et plus on voit un écrémage à la répression des fraudes qui perd des effectifs. Du côté du ministère de l’Agriculture, les contrôles ont baissé en sept ans de plus de 30 %. Ça peut passer entre les mailles du filet", regrette-t-elle, d’autant plus que ces fraudes sont presque impossibles à repérer à l'œil nu.
Ce n’est pas la première fois que ce type de scandale éclate. En 2013, de la viande de cheval était découverte à la place du bœuf dans des produits de la marque Spanghero. "Huit ans après, il y a encore des progrès à faire. On n’a pas tiré les leçons. Cette histoire n’a pas dissuadé les fraudeurs", constate-t-elle.
"Le souci c’est que les fraudeurs sont logés à la même enseigne que les producteurs. Les fraudeurs ne sont jamais exposés publiquement", déplore-t-elle. Il est très compliqué d’avoir accès à cette information, selon Ingrid Kragl. Pour cela, l’ONG Foodwatch lance une pétition pour interpeller les ministres Bruno Le Maire et Julien Denormandie pour réclamer "la transparence et la vérité".
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