Sel de table, dentifrice, crème solaire, pneus, peinture, chaussettes... Les industriels intègrent des nanomatériaux dans de nombreux produits. Or, leurs impacts sanitaires et environnementaux sont encore insuffisamment connus. Aucune restriction n’est aujourd’hui mise en œuvre par les pouvoirs publics qui encouragent même les industriels à accélérer leur commercialisation.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a pourtant émis un avis sur les risques potentiels notamment pour les organismes vivants, animaux ou végétaux. Retards de croissance, des anomalies ou malformations dans le développement ou la reproduction... Certaines substances sont particulièrement ciblées : dioxyde de titane, nanotubes de carbone. L'ANSES a également développé et mis en place un outil informatisé destiné à recueillir les déclarations obligatoires des nanomatériaux produits et/ou commercialisés par les industriels mais beaucoup d’entre eux ne tiennent pas compte de cette déclaration.
Il convient aujourd’hui de favoriser la transparence de l’information, de renforcer les mesures d’affichage et d’étiquetage des produits contenant des nanomatériaux, de progresser sur la recherche en toxicologie pour mieux mesurer les effets sur la santé et l’environnement, d’engager des études de classification dans le cadre des règlements européens.
Mais qu’appelle-t-on nanomatériaux et nanoparticules? Ce sont des éléments dont la taille est comprise entre 1 et 100 nanomètres. 1 nanomètre étant 1 milliard de fois plus petit qu’1 mètre. En France plus de 400.000 tonnes ont été utilisées en 2013.
Les industriels y voient la solution à de nombreux problèmes car ces toutes petites particules possèdent des propriétés physico-chimiques spécifiques particulièrement intéressantes que n’ont pas les particules plus grosses: on les retrouve par exemple dans le verre "autonettoyant", le béton "antisalissure", certains revêtements bactéricides.
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