JavaScript is required
Partager

Noël, synonyme de joie mais aussi de tristesse

Un article rédigé par Jean-Marie Petitclerc - RCF, le 23 décembre 2020 - Modifié le 27 février 2024
La chronique des SalésiensNoêl, signe de joie mais aussi de tristesse
Jean-Marie Petitclerc rappelle que lorsque l'on n'est pas attendu pour fêter Noël, il peut être très triste et donc qu'il faut rester solidaire en cette fin d'année.
podcast image par défaut

À l’approche de Noel, dont nous nous réjouissons qu’il puisse être, dans notre pays, fêté en famille, même si il doit être restreint, me revient en tête le visage de Mickael, qui me confiait du haut de ses 13 ans : "Quand tu vois tous les gens faire la fête, et que toi t’as le cœur gros comme ça de n’être invité chez personne de ta famille, alors, pour toi, Noël, c’est la pire des journées !"

Pour beaucoup d’enfants, Noël, c’est le plus beau jour de l’année, avec les décorations de la maison, les repas de famille et les cadeaux au pied du sapin ou de la cheminée. Mais pour d’autres, qui n’ont personne chez qui le fêter, c’est une journée bien sombre, où l’on ressasse la douleur de ne pas être aimé comme on rêverait de l’être ! Comment ne pas penser en ces jours à tous ceux pour qui Noël rimera avec solitude ? Et sans doute seront-ils plus nombreux encore en cette période de restrictions liées à la crise sanitaire.

Me reviennent en mémoire tant de Noëls passés dans les foyers d’action éducative que j’ai dirigés. Je prenais souvent la permanence afin de permettre aux éducateurs de l’équipe de retrouver leur famille. Je m’étais efforcé de contacter toutes les familles afin de voir où chaque enfant pourrait passer Noël. Mais il en restait toujours deux ou trois pour lesquels il n’y avait aucune solution. Et c’est dur, cette nuit-là, de se savoir attendu par personne, ni père, ni mère, ni grand frère ou grande sœur, ni oncle ou tante, ni papy ou mamie ! Quelle souffrance !

Une année, j’avais accueilli en urgence la veille de Noël un adolescent venant d’un autre établissement, qui, ne supportant pas le caractère qu’il jugeait factice des décorations qu’une éducatrice stagiaire plaçait sur la cheminée, avait envoyé dans l’âtre une petite bonbonne de gaz qui, en explosant, avait blessé ceux qui se tenaient à proximité. Derrière les actes de violence commis se cache bien souvent une grande souffrance ! 

Une autre année, un seul adolescent était présent l’après-midi de Noel. C’était un adolescent peu communicatif, au comportement violent, qui venait de sortir d’incarcération. Comme il était placé sous le régime de la liberté surveillée, je ne pouvais, à la différence de ses camarades, lui accorder un temps libre, et lui proposais de m’accompagner pour un goûter chez mes parents. Or, un de mes petits neveux était là, âgé d’un an environ, et voici qu’il se dirige spontanément vers l’ado, qui le prend sur ses genoux et joue avec lui durant tout le goûter.

Sur la route du retour au foyer, je dis au garçon : "Tu sais, vraiment, cet après-midi, je ne t’ai pas reconnu… Qu’il faisait bon te voir aussi détendu, constamment en train de rigoler avec mon petit neveu". Et l’ado de me répondre : "Tu vois, Jean Marie, c’est la première fois dans ma vie que quelqu’un m’a souri !" Ce petit enfant, qui accourt vers lui et qui lui sourit, n’est-ce pas là le signe de Noël ! Le sourire de l’enfant de la crèche vient réveiller chez l’homme le gout de la fraternité en rassemblant petits et grands, bergers et savants ! Joyeux Noël à tous !

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.