Extrait de Mystère de la charité de Sainte Jeanne d'Arc, Charles Péguy.
Jeanne : Alors, dame Gervaise, quand vous voyez qu’une âme se damne…
Madame Gervaise, avec une violence extrême ; comme un cri d‘en dessous : Jamais nous ne savons si une âme se damne.
Jeanne : Hélas ! nous savons bien qu’il en est qui se damnent. Nous voyons bien. Voyons madame Gervaise : souvent nous croyons que telle âme est damnée.
Madame Gervaise : Ma sœur, quand je crois qu’une âme s’est damnée, je suis malheureuse et je donne à Dieu la souffrance nouvelle où mon âme est enclos à supposer damner une âme encore ici. On offre à Dieu ce que l’on a. On offre à Dieu ce que l’on peut.
Jeanne : Et quand vous voyez, madame Gervaise, que vos prières sont vaines ?
Madame Gervaise très vivement ; comme un cri sourd ; comme un cri secret : Jamais nous ne savons si la prière est vaine.
Rougissant et reprenant vite : Ou plutôt nous savons que la prière n’est jamais vaine. Il y a le trésor des prières. Depuis que Jésus a dit son Notre Père. Depuis la première fois que Jésus a dit le Notre Père.
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