Quand il faut choisir son orientation professionnelle à l'heure de la crise écologique, les lycéens éprouvent un malaise: faudra-t-il servir la société de consommation?
"GÉNÉRATION ÉCOLO", UNE CHRONIQUE À RETROUVER DANS L'ÉMISSION "COMMUNE PLANÈTE" - Commune Planète, c'est la nouvelle émission d'écologie sur RCF. Un rendez-vous hebdomadaire proposé par Anne Kerléo à découvrir dès ce vendredi 10 janvier 2020.
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Il y a quelques semaines au lycée on a été invités à participer à la semaine de l'orientation. Le lundi j'étais plutôt enthousiaste mais après plusieurs conférences et échanges avec mes profs j'ai ressenti comme un malaise, voire du dégoût.
On nous propose d'exercer des métiers dans le numérique, les hautes technologies alors qu’on sait que leur empreinte écologique est en croissance exponentielle et qu’elles restreignent de plus en plus nos libertés. On nous explique qu'en sortant d'école d'ingénieur il y a plus d’une chance sur trois pour qu'on se retrouve dans des sociétés de conseil, un des secteurs où le taux de burn out est le plus élevé. On nous explique que nous servirons la société de consommation mais que "bon quand même il faudra essayer d'être un peu plus bio et écolo" pour répondre à la demande.
C’est difficile de nous projeter, de trouver un sens à nos vies alors que nous-même nous aspirons à tout et son contraire. Nous voulons consommer, voyager de plus en plus donc polluer de plus en plus, mais en même temps nous voulons être en adéquation avec nos principes, respecter l'homme et la planète.
Les adultes qui nous entourent ne manquent pas de contradictions non plus. Ils nous demandent d'être authentiques dans nos CV et lettres de motivation. Mais en même temps ils nous comparent à des objets, que les écoles sont là pour acheter en prenant le moins de risques possibles pour leur taux de réussite. C’est la loi du marché de Parcoursup ! En résumé j’ai l'impression qu'on va devenir des automates qui viendront alimenter un système toujours basé sur le profit et la loi du plus fort, avec finalement peu de marge de changement.
Cette situation déprimante m'a amenée à me renseigner et à réfléchir sur un autre mode de faire et d'être avec les autres. Aujourd'hui des initiatives se mettent en place pour changer le cours des choses. Par exemple, en février dernier Maxime de Rostolan a créé le lobby citoyen "La Bascule", un groupe qui rassemble des étudiants de toute la France. Ils sont issus de grandes écoles mais refusent d’entretenir un système qui court à sa perte. Cette année, pendant six mois, ils ont renoncé à leur stage de fin d’année pour discuter et formuler des propositions concrètes. Leur but : accélérer la transition démocratique, sociale et écologique en faisant pression sur le monde politique et institutionnel.
La possibilité de faire autrement, portée par ce type de mouvement me redonne confiance en l’avenir. Elle me rappelle qu’une force créatrice se trouve en chacun nous. Que cette force peut contribuer à renverser la tendance et qu’il n’est pas idéaliste de la penser. De toute façon on n’a plus le choix, il faut agir maintenant. Comme l’a dit Churchill : "Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge."
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