Patrice Queneau « Sauver le médecin généraliste » (éditions Odile Jacob)

Le généraliste est cet homme ou cette femme de science et de confiance, dévoués et disponibles. Mais le nombre des généralistes diminue chaque année. Pourquoi de plus en plus de patients se plaignent-ils de ne pas être soignés comme des personnes uniques ? Pourquoi les étudiants en médecine ne veulent plus être généralistes ? Ce livre, écrit par un professeur de médecine et un médecin généraliste, dresse un état des lieux et formule des solutions novatrices pour une médecine exigeante et humaine.
 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Patrice Queneau - Sauver le médecin généraliste - Odile Jacob - 23 €
 
Membre de l’Académie nationale de médecine et doyen honoraire de la faculté de médecine de Saint-Étienne le professeur Patrice Queneau participe depuis très longtemps avec le médecin généraliste Claude de Bourguignon à la Commission XVI de l’Académie nationale de médecine. Ils viennent de publier « Sauver le médecin généraliste. »
Constat alarmant, le nombre des médecins généralistes est en chute libre : de 2007 à 2016, moins 8,4 % en dix ans. Et les spécialistes prévoient d’ici 2025 la disparition d’un généraliste sur quatre. Force est aussi de constater que la répartition n’est pas homogène : plus de douze millions de Français vivent déjà dans des territoires en passe de se transformer en déserts médicaux.
 Et pour couronner le tout, deuxième constat encore plus alarmant : la plupart des étudiants sélectionnés à l’actuel concours d’entrée en médecine n’ont aucune envie de devenir médecins généralistes. Et pourtant ! Et pourtant avec la nomination de professeurs d’université praticiens ambulatoires qui la mettent sur un pied d’égalité avec les autres spécialités médicales, la médecine générale a désormais sa reconnaissance universitaire.
 Chacun avec son expérience et son vécu, le professeur Patrice Queneau celui d’hospitalo-universitaire, le docteur Claude de Bourguignon celui de généraliste de terrain, tous deux mettent en lumière le quotidien de ce personnage d’exception qui, il n’y a pas si longtemps encore, avait nom de « médecin de famille ». Celui qui, sa grosse serviette au bout du bras, « visitait » ses malades jusqu’à des « point d’heure » comme on dit par ici.
 Cette espèce en voie de disparition est toujours une pièce centrale du puzzle médical français. Un chef d’œuvre en péril dont le rôle n’est ni contesté ni contestable mais dont personne ne veut enfiler le costume.
 Devant cette carence programmée le professeur Queneau et le docteur de Bourguignon lancent un cri d’alarme : « Sauvons le médecin généraliste ! ». Le professeur Queneau avance même des solutions. « A ne pas prendre à la lettre et au premier degré » avertit le professeur Pierre Godeau dans sa préface.
 « Et pourquoi pas ! » suggère le quidam de service.