Il y a cinq ans, dans les rues de Paris, après les attentats contre Charlie Hebdo des milliers de citoyens brandissaient fièrement des slogans en faveur de la liberté d’expression, du droit à la caricature et notamment celui de pouvoir critiquer les religions. Il semble pourtant que ce droit n’aille pas de soi.
En témoignent les menaces de mort qui pèsent sur la jeune Mila. Répliquant à des insultes dont elle était la cible, l’adolescente de 16 ans a en effet eu des propos outrageants à l’égard de la religion musulmane, provoquant une vraie tempête médiatique qui a dépassé les frontières des réseaux sociaux.
"Qui sème le vent récolte la tempête", a déclaré le délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri. Quant à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, elle a affirmé dans un premier temps, avant de reconnaître "une erreur de formulation", que l’insulte contre une religion constituait "une atteinte à la liberté de conscience".
À cette affaire s’ajoute celle d’un chansonnier de France Inter qui avait chanté un texte offensant sur Jésus, entraînant nombre de réactions indignées et obligeant la direction de la radio publique à présenter ses excuses aux auditeurs. Si le blasphème n’est plus un délit dans le corpus juridique français, doit-on en faire un droit et construire notre vision de la laïcité à partir de lui ?
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