À 32 jours de l'élection présidentielle Melchior Gormand et Madeleine Vatel nous parlent de ces jeunes arrivés durant ce qu’on a pu appeler les « Trente piteuses », qui ont traversé la crise de 2008 : soit une montée du chômage, une insertion professionnelle difficile, et puis la pandémie. Pour en discuter, ils reçoivent Nathanaël Garric, prêtre du diocèse de Paris, auteur de Vivre pour quoi ? Pour qui ? chez Salvator et Maître Béatrice Lebon, avocate au barreau de Paris, spécialisée en droit de la famille et du patrimoine.
Plus d'un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, un jeune sur trois a renoncé à des soins en 2020 et à cela s'ajoute, depuis la pandémie de Covid 19 une "précarité émotionnelle" qui gagne cette frange de la population. Pour Maître Béatrice Lebon, avocate au barreau de Paris, le constat est clair "les jeunes aujourd'hui sont plus en difficultés que dans le passé. On a des sujets sur le logement, sur la capacité à financer ses études, sur la capacité à se nourrir au quotidien. Ce sont des questions très actuelles et importantes auxquelles il faut évidemment répondre".
Nathanël Garric constate que malgré tous les avantages que la France offre, de nombreux jeunes semblent désespérés. Il parle d'une "précarité existentielle" qui peut parfois gagner la jeunesse. "Tous pour vivre, on a besoin de savoir pourquoi on est là, ce qu'on fait là et d'avoir un but pour vivre. On ne vit pas que de nourriture matérielle. On a aussi besoin de quelque chose qui nous anime à l'intérieur et je pense que c'est un des grands défis de notre monde de savoir donner des raisons de vivre" explique-t-il.
Aides, logements, crédits accessibles ou simple considération, les jeunes attendent des actions concrètes de la part du gouvernement pour espérer sortir de la précarité. Pour le père Garric il est nécessaire que l'état joue son rôle et prenne la mesure des demandes de la jeunesse notamment au niveau des logements. Il ajoute cependant "que l'essentiel pour vivre c'est de savoir pourquoi on vit, c'est de trouver un sens à ce que l'on vit et ça c'est pas la politique qui va le donner. La politique ne donnera jamais à quelqu'un une raison de vivre et donc c'est là où il y a une part de responsabilité personnelle".
Pour Maître Lebon, la justice a quelque chose à apporter lorsque les droits des jeunes ne sont pas respectés comme les discriminations à l'emploi ou au logement par exemple. Au niveau de l'état, elle constate que les questions d'aide à la jeunesse sont très politiques et dépendent de la couleur politique du gouvernement en place. Quoiqu'il en soit, la précarité des jeunes est un réel enjeu dans la campagne pour la présidentielle.
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