“Sept aires d’accueil sur dix sont éloignées de toutes zones d’habitation” indique William Acker, juriste issu des gens du voyage et auteur du livre “Où sont les gens du voyage ? inventaire critique des aires d’accueil”. Ces lieux sont majoritairement situés à proximité de sites nocifs pour la santé et parfois dangereux comme des déchetteries, des voies ferrées ou encore des stations d’épuration.
Selon William Acker, les mairies ont deux critères pour désigner les aires d’accueil : l’éloignement, car la décision d’accueillir des voyageurs est très impopulaire, mais aussi le coût de raccordement pour l’eau et l'électricité. “Ces lieux sont des secteurs goudronnés extrêmement sommaires” ajoute Marc Béziat, délégué général de l'ANGVC, Association Nationale des Gens du Voyage Citoyens.
“Lorsque j’étais enfant, les voyageurs apportaient de la joie dans la ville, j’ai énormément de respect pour cette communauté” témoigne Yvette, auditrice fidèle de RCF. Au fil du temps, cette cohabitation entre gens du voyage et habitants s’est dégradée. William Acker souligne que dans la plupart des cas, leur installation s’accompagne d’articles de presse houleux et de pétitions de riverains.
Des problèmes de voisinage et de saleté sont les motifs principaux évoqués par les habitants insatisfaits. “Les aires d’accueil ne sont pas adaptées aux pratiques de l’itinérance” explique Marc Béziat qui insiste sur l’absence de tarification unifiée dans ces lieux. L’ANGVC agit en accompagnant juridiquement les voyageurs pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits auprès des collectivités locales.
“Il faut voir cette notion de sédentarisation dans la polysémie” précise William Acker. Pour lui, plusieurs situations existent mais la majorité des voyageurs sédentarisés font ce choix dans la contrainte à cause de leur situation précaire. Marc Béziat évoque que de nombreuses familles voyagent encore au quotidien en suivant un fil rouge : le travail.
Leurs itinéraires dépendent des opportunités comme les emplois saisonniers, sur les chantiers ou encore dans les marchés. Le délégué général de l’ANGVC affirme qu’il ne faut pas confondre sédentarisation et abandon de la résidence mobile.
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