JavaScript is required
Partager

Réfléchir sur le racisme pour mieux le combattre

RCF, le 15 janvier 2018 - Modifié le 27 février 2024
Le Temps de le direRéfléchir sur le racisme pour mieux le combattre
Quelle société voulons-nous ? Alors que notre civilisation se prétend civilisée pas un jour ne se passe sans qu'un fait d'actualité nous rappelle que le racisme n'a pas disparu.
podcast image par défaut

Pas un jour ne passe sans qu’un nouveau fait d’actualité nous rappelle que le racisme n’a pas disparu. Que ce soit au détour d’une comptine tendancieuse dans un manuel scolaire, au cœur d’un match de football durant lequel les insultes de supporters à l’endroit de certains joueurs pleuvent, sans parler d’une enseigne de prêt-à-porter qui a récemment fait polémique dans une publicité... En octobre 2017 a été publié l'ouvrage collectif "Antiracistes" (éd. Robert Laffont), qui dresse un état des lieux pour comprendre et analyser le racisme, ses origines et ses manifestations.
 

Depuis la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, "le racisme a changé" : on est passé d'un racisme "biologique" à un racisme "culturel" où la différence s'établit sur les idées et les coutumes

 

"Antiraciste", un Mooc puis un livre

"L'antiracisme", énième serpent de mer politiquement correct que certains polémistes aiment à railler ? Ne serait-ce pas plutôt une attitude de fond qu’il faut cultiver si nous nous voulons encore demain vivre dans des sociétés réellement démocratiques et plurielles ? Le racisme, dans nos sociétés du XXIè siècle, pourtant prétendument civilisées, semble être une de ses réalités latentes, toujours prête à émerger et à s’étendre si nous nous n’y prenons pas garde. Mais pour cela, le bon sentiment ne suffit pas. II est nécessaire du prendre du recul pour analyser patiemment et le plus intelligemment possibles les ressorts du racisme afin de mieux le combattre.

À l'origine de la publication de l'ouvrage "Antiracistes", le Mooc (ou massive open online course, c'est-à-dire un cours en ligne) intitulé Le racisme et l'antisémitisme demandé à Michel Wieviorka par le ministère de l'Éducation nationale pour former les référents "racisme et antisémitisme" des établissements de l'enseignement supérieur. Un cours gratuit et accessible à tous qui rassemble les enseignements de Michel Wieviorka mais aussi d'une vingtaine de spécialistes, d'Etienne Balibar à Nonna Mayer, d'Edgar Morin à Lilian Thuram.
 

 

du racisme biologique...

Le racisme, un phénomène pluriel et protéiforme auquel on peut donner plusieurs définitions. Le mot vient du terme "race" et que par conséquent "beaucoup pensent que c'est la vieille croyance qu'il y a une inégalité, une hiérarchie des races humaines", comme le précise Nonna Mayer. En référence aux idéologies nazies, notamment. "Aujourd'hui, 8% des personnes interrogées en Fance pensent qu'il y a une hiérarchie des races."

Cette façon de définir le racisme selon une association étroite avec la génétique est quelque chose de relativement récent, rappelle Etienne Balibar. Cela date de l'année 1978 au cours de laquelle l'UNESCO a publié deux déclarations sur les races et le racisme.
 


ÉCOUTER â–º Violence d'État et guerres de religions, le drame de la peur de l'autre


 

... Au racisme culturel

Depuis la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, "le racisme a changé", observe Nonna Mayer. Il a pris d'autres formes, car "les barrières ne sont plus celles de la race mais l'idée que les gens sont différents". On est passé selon la sociologue d'un racisme "biologique" à un racisme "culturel" où la différence s'établit sur les idées et les coutumes. "Plus simplement, le racisme, c'est un pré-jugé : on ne voit plus la personne mais on voit un groupe" auquel elle appartient et à propos duquel on a des clichés. Ce que, en somme, Claude Lévi-Strauss a nommé ethnocentrisme : ce qui fait qu'il y a "nous" et "eux".

Reste un élément "très fort" dans le racisme, "fondamental" même, selon Etienne Balibar et que celui-ci appelle "le schème généalogique". "Même dans le cas où on ne parle de plus de biologie", persiste l'idée que d'être né "dans une certaine culture et dans une certaine condition, ça se transmet intdéfiniment". D'où, selon le philosophe, cette façon de continuer à nommer "immigrés" des personnes qui sont Françaises depuis plusieurs générations.
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.