La littérature nous aide à traverser les épreuves, surmonter les crises mais aussi à raconter les drames du monde et les blessures intimes. Trois auteurs nous parlent de cela aujourd'hui.
Aujourd'hui, Christophe Henning accueille trois auteurs qui nous parle d'effondrements, Charles Madjalani dans "Beyrtouh 2020" publié aux éditions Actes Sud, Sabyl Ghoussoub dans "Beyrouth entre parenthèses" publié aux éditions de l'Antilope et enfin, Sophie Reungeot avec "Le bruit des avions" publié aux éditions Haper Collins, qui revient sur les traumatismes de l'attaque du Bataclan . Ces journées qui changent nos vies à tout jamais et qui laissent derrière elles de la colère, de l'effroi, des regrets mais qui aussi peuvent relancer le désir de vivre et d'aimer.
Charif Madjalani parle de la crise que subit le Liban dans son journal intitulé "Beyrouth 2020",
Au début de l’été 2020, dans un Liban ruiné par la crise économique et l’inflation, dans un Beyrouth épuisé qui se soulève pour une vraie démocratie alors que le monde est pétrifié par le coronavirus, Charif Majdalani entame la rédaction d’un journal. Il entend témoigner de cette période terrible et déroutante, la confronter à son expérience, à ses réflexions et à ses émotions – peut-être aussi espère-t-il la supporter grâce à l’écriture.
Cette chronique de l’étouffement et de l’effondrement, non dénuée d’une paradoxale légèreté, se trouve percutée le 4 août par l’explosion dans le port de la ville de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium. Devenu témoignage du cataclysme, ce récit très sensible aux détails du quotidien dresse le portrait d’une cité stupéfiée par la violence de sa propre histoire, dont les habitants chancellent puis se redressent, jouets d’un destin aussi hasardeux que cruel.
Il est défendu à un citoyen libanais de se rendre en Israël. Mais le narrateur, un jeune photographe franco-libanais, décide d’enfreindre la loi de son pays et ne pas suivre l’avis de sa famille. Arrivé à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, il subit un interrogatoire de plusieurs heures.
Les questions fusent et se répètent. « Comment s’appelle votre mère ? Comment s’appelle votre père ? Comment s’appelle votre grand-père ? Comment vous appelez-vous ? » Des questions qui reviennent comme une berceuse et qui voudraient obliger le narrateur à se définir de manière définitive. Lui qui avait pensé faire ce voyage pour mettre de côté sa part libanaise, mettre Beyrouth entre parenthèses…
Vendredi 13 – Paris 11e. Audrey s’engouffre dans le premier taxi venu et prend place sur le siège passager. À l’arrière, il y a Laura, qui n’avait pas prévu de débarquer avec une inconnue chez sa mère, au 18e étage d’une tour au sud de la capitale.
Ce qui était prévu et ce qui ne l’était pas, c’est tout l’enjeu de cette nuit particulière et de celles qui viendront. Car les heures blanches qui suivent l’attaque au Bataclan agissent comme un révélateur pour ces deux jeunes femmes si diamétralement opposées, qui prennent la mesure de ce qu’étaient jusqu’alors leurs vies.
Des vies écrites sur des rêves qui n'étaient pas toujours les leurs et dont il ne reste qu’une empreinte, des costumes endossés malgré les coutures qui craquent, des énigmes familiales jamais percées auxquelles il faut s’atteler. Parce que le temps presse.
Une histoire de providence ? Une amitié comme un coup de foudre pour commencer. Et la route que vont prendre Laura et Audrey au son de vieilles cassettes poussées au maximum. De Paris à Las Vegas en passant par Berlin et Prague, voilà l’itinéraire de deux filles, reliées comme deux sœurs, cœurs siamois bien décidés à profiter de leur liberté, déterminés à s’emparer complètement de leur existence.
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