A Marseille, l'enseignement catholique ne connaît pas la crise

Selon Jacques Le Loup, directeur diocésain de l'enseignement catholique à Marseille, l’enseignement catholique est avant tout fondé sur l’annonce de l’évangile, quelles que soient les croyances et la religion de l’élève accueilli.
L’année liturgique rythme l’année scolaire avec des célébrations et des évènements caritatifs au sein des établissements, qui permettent aux enfants de s’approprier la vie de l’Eglise. En complément existent dans tous les établissements, des cours de culture chrétienne  dans lesquels on ne demande pas aux enfants de confesser une religion mais on leur fait découvrir le patrimoine religieux.
 
Avant d’arriver à la tête de l’enseignement catholique à Marseille, Jacques Le Loup a dirigé les établissements de Saint Mauront dans le 3è arrondissement et  Tour Sainte dans le 14ème. Des établissements qui accueillent une majorité d’élèves de confession musulmane.
Jacques Le Loup et ses équipes y ont mené un travail de dialogue entre les religions en mettant en avant ce qui les unit comme "la transcendance" et des figures communes comme "Marie", "l’ange Gabriel" ou encore "Abraham"...
Une volonté de dialogue entre les religions et une vision également défendue par Monseigneur Aveline qui insiste sur la dimension méditerranéenne de la ville.
 
La répartition des établissements catholiques sur la ville n’est pas uniforme en raison de l’histoire de Marseille. La concentration des établissements est plus dense en centre ville et se disperse à mesure qu’on s'éloigne du Vieux Port.
Mais les archevêques successifs ont souhaité que l’enseignement catholique soit présent aussi dans les quartiers nord, avec une forte volonté de rester dans des quartiers qui se déchristianisent de plus en plus.
 
Le projet éducatif de l’enseignement catholique se construit d’abord en lien avec les familles.
Chaque établissement a un projet particulier, et tout l’enjeu est de coordonner ce projet avec les souhaits de la famille.
 
Sur les défis de l’éducation
 
Parmi les défis à relever, il y a  le numérique avec ses injonctions contradictoires. Il apparaît difficile aujourd’hui voire impossible de faire l'impasse du numérique; pour autant, le temps passé sur les écrans inquiète de nombreux parents et éducateurs.
Jacques Le Loup concentre ses efforts sur l’éducation aux écrans avec l’idée d’apprendre aux enfants qu’il y a un temps pour tout et qu’on n’est pas obligé d’être connecté en permanence pour travailler.
Dans cette optique, certains établissements développent l’école des parents pour que les familles échangent et se donnent des idées.
 
Autre défi de taille: la lutte contre la pornographie.
Dans la province de Marseille, les évêques se sont saisis de cette question et ont mis en place une formation d’animateurs à l’éduction affective relationnelle et sexuelle.
Le but est d’aborder ces questions délicates avant qu’une crise ne s’installe.

Tout un travail de coéducation avec les parents.