La marque de mode agnès b., c'est près de 300 boutiques dans le monde, une touche française qui associe fluidité, élégance et décontraction. De son vrai nom Agnès Troublé, la styliste est également connue comme philanthrope. D'Emmaüs à Act Up, ou encore Handicap international, elle aide des dizaines d'associations. Amie des artistes et grande collectionneuse d'art contemporain, elle ne cache pas non plus sa foi catholique. Elle vient de publier "Je crois en l’âme" (éd. Bayard).
Ça ne s'invente pas, sa maison de couture agnès b. est située rue Dieu à Paris. Un clin d'œil qu'apprécie la styliste. Grande admiratrice de saint Jean ou de sainte Agnès, elle préfère s'adresser à "ses anges gardiens" que de réciter des Je vous salue Marie. Comme ce qu'elle faisait à l'âge huit ou neuf ans, "à genoux, les bras en croix", chez les sœurs Auxiliatrices des âmes du purgatoire.
Née en 1941 à Versailles dans "une famille bourgeoise, de droite, chrétienne", Agnès Troublé n'a conservé de son enfance et de son milieu que la foi catholique. "Pour moi être de gauche c'est aussi se rapprocher de Aimez-vous les uns les autres." Agnès b le dit avec enthousiasme : "J'adore le pape François, il dit qu'il est de gauche, moi aussi, il dit qu'il est communiste, moi aussi... !"
Elle écrit aussi : "À 10, 12 ans je me suis jurée de ne pas devenir comme les grandes personnes, je les trouvais hypocrites." Aujourd'hui mère de cinq enfants grand-mère, Agnès b conserve ce rejet de "l'hypocrisie" et des "arrangements". Elle ne se voit pas comme "une businesswoman" mais plutôt dotée d'un "bon sens paysan".
Deuxième enfant d'une fratrie de quatre enfants, Agnès était très protectrice surtout vis-à-vis de sa petite sœur. "Je n'ai jamais eu l'impression d'être protégée." Et quelque part, elle en veut à sa mère de ne pas l'avoir protégée des avances de son oncle, qui lui a "volé son adolescence". De ses 12 ans jusqu'à ses 16 ans, elle a subit ses attouchements même si elle ne le dit pas ainsi, "il m'a trop aimé", écrit-elle. 60 ans après, elle a rélisé le film "Je m'appelle Hmmm..." (2014). "J'avais besoin dd'écrire une histoire qui n'était pas la mienne mais où il y ait le ressenti, la colère, ne pas savoir comment réagir..."
Mariée à 17 ans, divorcée à 21, Agnès b a connu "la galère", les fins de mois difficiles, quand elle devait subvenir aux besoins de ses jumeaux. Mais c'est "une expérience qu'elle ne regrette pas". Aujourd'hui elle fait partie des 500 plus grosses fortunes de France et vient en aide à un grande nombre d'associations. "J'ai toujours aimé partager, dit-elle, c'est ma nature, j'aime les autres, j'aime le collectif."
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