Anselme Baud est alpiniste, pionnier du ski extrême, et formateur de guides de montagne, en France, mais également au Népal et en Bolivie. Dans son dernier livre intitulé "Au pays des terres hautes" (éd.Kero), il livre le récit de ses plus belles aventures, de ses plus grandes peurs, et de ses plus grandes rencontres.
Né en 1948 à Morzine, Anselme Baud hérite de la passion pour la montagne par son père, Jacques Baud, l’un des initiateurs d’Avoriaz, et par son beau-père, James Couttet, champion du monde de descente. Durant toute sa vie, cet homme n’aura qu’une seule devise : "tout ce qui est blanc se descend".
"J’étais stupéfait par son agilité et son coup de hache. Il était costaud et fort, mais d’une agilité incroyable. Il était aussi un excellent pédagogue sans le dire. Il fallait simplement le regarder" explique-t-il à propos de son père. Avec lui, il gravit le Mont Blanc à l’âge de 12 ans seulement.
Anselme Baud, c’est une vie faite de passion pour la montagne. Une montagne qu’il aime, qu’il respecte et qu’il craint. Cette montagne, elle lui a pris un fils, fauché par un sérac, mais également beaucoup d’amis. Dans cet ouvrage, et malgré les épreuves, Anselme Baud livre un véritable plaidoyer pour la montagne.
Un envoûtement qui à 70 ans est toujours intact. Un envoûtement également transmis par un prêtre, l’abbé Marcel. "C’était aussi une force de la nature. Il s’occupait des jeunes délinquants des villes. Il voulait les sortir des villes pour les emmener marcher en montagne, à la dure" se rappelle-t-il.
Dans son livre, Anselme Baud écrit : "la montagne est souveraine, imprévisible, magnifique, inhospitalière, infiniment précise, nécessaire, mortelle : elle est tout cela selon qui la regarde. Et les hommes qui l’aiment le savent au prix du deuil". Plus personnellement, il explique que "la montagne, c’est ma vie. Je n’ai pas d’autres cordes à mon arc. C’est un bonheur et quelques malheurs".
Il rappelle qu’il ne faut pas humaniser la montagne. "La montagne ne tue pas. Elle n’est dangereuse que si on y va. On ne va pas l’humaniser à tel point de la prendre comme une méchante. J’y ai laissé des efforts. Je ne peux pas vivre sans la montagne" lance-t-il.
Pour lui qui a exercé le métier de guide, et formé de nombreuses personnes à cette profession singulière, un bon guide est un protecteur. Quelqu’un qui va accompagner un groupe de gens en haut d’une montagne, puis les faire redescendre, jusqu’en bas, entiers. "Il faut les protéger en trouvant le bon itinéraire, faire en sorte que les gens aient la volonté d’arriver en haut" lance-t-il. Un métier qui implique de s’adapter aux conditions météo, à l’évolution de la montagne, et aux mille facettes de la psychologie humaine.
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