A quelques jours de son ouverture, que nous réserve la sélection officielle du 76e Festival de Cannes ? Un mixe entre des habitués, chers à Thierry Frémaux, le délégué-général du Festival, et des cinéastes venus des quatre coins de la planète.
Et parmi les films retenus, sept sont l’œuvre de réalisatrices, pourtant toujours largement minoritaires à Cannes : c’est historique. Faut-il y voir, déjà, la griffe de la nouvelle présidente du Festival, Iris Knobloch ? Trop tôt pour le dire.
Ce que l’on peut déjà dire, par contre, c’est que ce 76 e Festival sera assez cosmopolite vu le nombre de pays différent représentés en sélection. C’est peut-être dû aux nombreuses co-productions qui ont pour effet d’augmenter le nombre de pays concernés même si, in fine, on ne retient que la nationalité du réalisateur. Et oh surprise, pour une fois, aucun film belge ne figure en sélection officielle.
Ces dernières années, les Américains avaient quelque peu boudé Cannes, sous prétexte de problèmes de sécurité puis de Covid. Ils reviennent cette année avec deux films en compétition : « Asteroïd City » de Wes Anderson (« Le Grand Budapest », « The French Dispatch »), une comédie dramatique avec Tom Hanks et Scarlett Johansson, et « May December » de Todd Haynes (« Carol », « The Velvet Underground »), un grand drame romantique sur fond de star système avec Natalie Portman et Jilianne Moore.
Sans oublier « Killers of the Flower Moon » de Martin Scorsese, un western se déroulant dans les années ’20, avec Leonardo DiCaprio et Robert De Niro, et qui sera présenté hors compétition, en avant-première mondiale.
L’Italie viendra également en force cette année avec trois cinéastes habitués de la Croisette : il y aura Nanni Moretti déjà Palme d’or avec « La chambre du fils » en 2001, avec cette année « Il Sol dell'avvenire » (« Vers un avenir radieux ») ; Alice Rohrwacher, prix du scénario à Cannes en 2018 avec « Heureux comme Lazzaro », avec cette année « La Chimère » ; et enfin Marco Bellocchio, Palme d’Honneur pour l’ensemble de son œuvre en 2021, avec « Rapito » (titre français « L’Enlèvement »).
La France est en lice avec quatre films, dont trois signés par des réalisatrices. Catherine Breillat présentera « L’Eté dernier », un thriller dramatique mettant en scène une avocate renommée qui risque de tout perdre suite à une relation avec son beau-fils de 17 ans. Avec Léa Drucker, Olivier Rabourdin et Clotilde Courau.
Justine Triet présentera « Anatomie d’une chute », un drame mettant en scène un père et son fils aveugle vivant retirés dans la montagne, avec Sandra Hüller, Samuel Theis et Swann Arlaud.
Et enfin, Catherine Corsini revient avec « Le retour », un film précédé d’une rumeur selon laquelle une scène explicitement sexuelle mais simulée aurait été tournée avec une jeune actrice de moins de seize ans au moment du tournage…
Au rang des habitués de Cannes, on retrouve encore le cinéaste turque Nuri Bilge Ceylan, Palme d’or en 2014 avec « Winter Sleep », qui présentera « Les Herbes sèches », sur un jeune enseignant coincé dans une bourgade d’Anatolie, revigoré par une collègue ; Aki Kaurismäki le Finlandais dont on verra « Les Feuillles mortes », sur les peuples autochtones de Laponie, après son Grand prix en 2002 pour « L’homme sans passé » ; l’Allemand Wim Wenders, palme d’or en 1984 avec « Paris, Texas », revient également à Cannes avec « Perfect Days », sur un employé travaillant dans des toilettes publiques à Tokyo ; et enfin l’inusable Ken Loach, déjà double palme d’Or, présentera « The Old Oak », sur l’arrivée de réfugiés syriens dans une bourgade qui vont bouleverser les habitudes locales.
Sans oublier le film d’ouverture signé par la réalisatrice française Maïwenn, « Jeanne du Barry », qui retrace la vie du Roi Louis XV, avec Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Melvin Poupaud, Pierre Richard et bien d’autres encore.
La clôture sera, elle, l’occasion de voir « Elémentaire », le 27 e film d’animation sorti des studios Pixar qui fera donc office de dernière séance du 76 e Festival de Cannes, le samedi 27 mai, en avant-première mondiale.
Le jury sera présidé par le réalisateur suédois Ruben Ostlund, déjà deux fois Palme d’Or avec « Square » en 2017 et « Sans filtre » l’an passé. « Nul autre lieu dans le monde ne suscite un tel désir de cinéma lorsque le rideau se lève sur un film en compétition » a-t-il joliment réagi en apprenant sa désignation pour présider le jury de ce 76 e Festival de Cannes.
Enfin, une Palme d’Or d’honneur sera remise à Michael Douglas, tandis qu’un hommage spécial sera dédié à Harrison Ford dont le cinquième épisode de la saga des « Indiana Jones », « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée », sera projeté hors compétition le 18 mai.
De quoi nous mettre l’eau à la bouche en attendant l’ouverture le mardi 16 mai prochain, une ouverture dont la maîtresse de cérémonie sera l’actrice Chiara Mastroianni.
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