Avec son éternelle allure de grand adolescent, l’Américain Wes Anderson est un cinéaste iconoclaste et populaire à la fois. Que ce soit « La famille Tennenbaum », « The Frensh Dispatch » ou « Grand Budapest Hotel », son cinéma a un univers à nul autre pareil, une patte facilement identifiable.
Il y a ses couleurs saturées, son sens du détail et de la symétrie poussés jusqu’à l’extrême avec des écrans partagés en deux, ses paysages figés, ses décors figuratifs, une partition musicale partie intégrante de ses films et des personnages attachants, enfants comme adultes, empreints d’une certaine mélancolie.
Une famille d’acteurs
Et puis Wes Anderson a sa famille d’acteurs comme Bill Murray, Tilda Swinton, Jason Schwartzman ou Adrien Brody. Pour « Asteroid City », le second film américain présenté en Sélection Officielle cette année, vous retirez Bill Murray mais vous ajoutez Tom Hanks et Scarlett Johansson.
Parfois fantasque, Wes Anderson a délaissé les voitures officielles du Festival pour arriver au pied des marches, ce mardi en fin d’après-midi, en bus !
Dans son dernier opus, Wes Anderson continue de tracer son sillon en suivant un groupe d’enfants surdoués rendant visite à des militaires et des scientifiques d’une ville, « Asteroid City », dans l’ouest américain, célèbre pour son cratère de météorite et son observatoire astronomique. En parallèles, il filme les coulisses d’une pièce de théâtre intitulée « Asteroid City » et jouée dans l’est du pays.
Dans cet univers, chacun est confronté à son propre vide, comme cette actrice (Scarlett Johansson) qui n’existe que dans le regard des autres, ce veuf incapable d’exprimer son deuil (Jason Schwartzman), ou ce grand-père à moustache un peu perdu (Tom Hanks).
Fantaisie rétro-futuriste
Avec ce nouveau film chorale, le cinéaste texan réinvente l’ouest américain en nous plongeant dans les années 50 marquées par le maccarthysme, la guerre froide, la course à la conquête de l’espace et le questionnement sur l’existence d’extraterrestres.
A la fois rétro par son visuel et contemporain par son propos, « Asteroid City » nous propose une réflexion sur l’existence et l’au-delà. Certains se lasseront peut-être de ses effets de style à répétition et trouveront que la fusée Anderson a du mal à décoller. D’autres se régaleront de cette fantaisie rétro-futuriste, de son humour toujours aussi décalé et de sa pléiade de stars. A vous de voir !
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