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Cannes 2024 : au jeu des pronostics, pour qui la Palme d’or ?

Un article rédigé par Pierre Germay, au Festival de Cannes - RCF Liège, le 25 mai 2024 - Modifié le 27 mai 2024

A quelques heures à peine de la proclamation du palmarès, ce samedi soir, et au terme de douze jours de compétition que d’aucuns qualifient d’un niveau moyen, livrons-nous au jeu, toujours incertain et risqué, des pronostics.

La Palme 2024 signée Chopard © Festival de CannesLa Palme 2024 signée Chopard © Festival de Cannes

Audiard favori... des Français

 

Pour qui la Palme ? La presse française plébiscite le Jacques Audiard, « Emilia Perez », cette descente dans le monde des narco-trafiquants mexicains mise en scène au rythme d’une surprenante comédie musicale censée atténuer l’ultra violence de certaines scènes. Déjà palmé pour « Dheepan » en 2018, le cinéaste français rejoindrait alors le cercle fermé des réalisateurs palmés deux fois.

 

« Anora » de l’Américain Sean Baker figure aussi au rang des favoris de la presse. C’est la rencontre, tout aussi torride qu’improbable, d’une jeune strip-teaseuse new-yorkaise et du fils un peu dadais d’un oligarque russe. Ce film plein de frénésie et de burlesque a, en tout cas, déclenché plus d’un fou rire. Et dans le rôle de la strip-teaseuse, Mikey Madison a frappé les esprits.

 

La palme pour une femme ?

 

Est aussi souvent cité, « Bird » de l’anglaise Andréa Arnold : c’est une comédie sociale qui louche du côté du cinéma de Ken Loach avec cette histoire d’une gamine qui, vivant avec son frère et son père dans un squat au nord du Kent, rêve d’aventures ailleurs. La palme d’or irait ainsi à une femme, ce qui, par les temps qui courent, pourrait jouer en sa faveur.

 

La surprise iranienne ?

 

Mais la surprise viendra peut-être du film « Les graines du figuier sauvage » de Mohammad Rasoulof, ce cinéaste iranien condamné par la Justice de son pays à huit ans de prison mais qui a fui à l’étranger. Le film projeté ce vendredi, en toute fin de Festival, met en scène une famille déchirée à l’heure de la rébellion des femmes. Il dénonce les excès du patriarcat, les régimes autoritaires qui sèment la terreur et l’émancipation des femmes, bref tous les ingrédients tendance du moment, de quoi faire une excellente Palme d’Or.

 

Le prix de la mise en scène pourrait aller à « The substance » de la Française Coralie Fargeat qui a créé l’événement en repoussant les limites du bon goût avec cette histoire pleine d’hémoglobine à la Cronenberg d’une femme proche de la retraite qui se dédouble pour retrouver sa jeunesse perdue grâce à l’injection d’un mystérieux produit.

 

Les prix d'interprétation

 

Pour les prix d’interprétation, les candidats se bousculent. Sebastian Stan dans la peau du Donald Trump entrepreneur arriviste avant d’entrer en politique a impressionné ; mais l’acteur iranien qui campe le père tyrannique des « Graines du figuier sauvage » ferait aussi très belle figure au palmarès.

 

Du côté des femmes, un nom se détache : l’actrice Karla Sofia Gascon, vraie révélation du film d’Audiard, un acteur espagnol prénommé Carlos devenu(e) actrice en changeant de sexe en 2018. Enfin, comme évoqué ci-dessus, l’américaine Mikey Madison, alias « Anora » pourrait aussi rafler la mise.

 

L'oublié du début du Festival ?

 

Parce que projeté en tout début de Festival et donc déjà enfoui dans les tréfonds de notre mémoire, « La jeune fille à l’aiguille » du Suédois Magnus Van Horn, film tourné dans un magnifique noir et blanc, pourrait aussi se retrouver en bonne place au palmarès, notamment avec son actrice principale, Trine Dyrholm, exceptionnelle de vérité et d’émotion en mère qui abandonne son enfant adultérin.

 

Pour connaître le Palmarès, rendez-vous ce soir, en direct  sur France 2, dès 19 heures 15. Et que le meilleur gagne !

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