Que de chemin parcouru depuis ses premiers succès notamment devant la caméra de Cédric Klapish à l’affiche de « L’auberge espagnole », en 2002, rôle qui lui valut le César du meilleur espoir féminin.
Cette année, c’est pour y présenter deux films que Cécile de France est venue au Festival de Namur : « Second Tour » d’Albert Dupontel, les dessous de l’entre-deux-tours d’une élection présidentielle, entre humour et affaires politiques ; et « Bonnard, Pierre et Marthe » de Martin Provost, l’histoire du peintre Pierre Bonnard et de sa muse et épouse, Marthe, interprétée par Cécile de France.
Une Cécile de France qui n’a pas oublié qu’elle est d’abord et avant tout Namuroise, même si elle vit aujourd’hui en France, toute heureuse de rencontrer son public, dont son ancienne prof de danse, en toute simplicité. Et avant d’aller au resto avec maman, a-t-elle précisé dans un large sourire ! Morceaux choisis de cette belle rencontre.
Marthe Bonnard
C’est une femme libre, de caractère, le genre de femmes dans lesquelles on peut se reconnaître et que j’aime interpréter. Son personnage a tout de suite résonné en moi, de manière très intime.
Le plaisir d’un tournage
C’est tout simple, un peu comme un joueur de football, j’aime ce travail en équipe, avec les autres comédiens, les techniciens, les maquilleuses, les costumières : sur le plateau de tournage, durant deux mois, on est ensemble comme dans une colonie de vacances, comme hors du monde.
Ses rôles préférés
Il y a d’abord le scénario, ça doit être comme un bon bouquin qu’on ne parvient pas à lâcher. Après, j’aime me projeter dans mes rôles, j’apprécie de plus en plus de participer à cette création. Et si mon nom peut aider certains projets à se réaliser, tant mieux.
L’école
A six ans, on lisait des poèmes en classe. J’était un peu timide, j’avais mis ma maman en scène avec un poème de Maurice Carême. Je me souviens que les copains vibraient. Alors, après, quand il y avait encore un poème à lire, ils criaient « c’est pour Cécile, c’est pour Cécile » !
Jouer
Quand on joue, on est dans une sorte d’état second, un vrai plaisir de faire passer quelque chose aux gens. Et quand on l’a fait une fois, on en redemande. Partager ses émotions avec un public, c’est une expérience unique.
Paris à 17 ans
J’avais passé et réussi divers concours d’entrée dans des écoles de théâtre, en Belgique. Mais aussi en France. Et comme j’ai réussi celui de Paris, ma prof de théâtre m’a tout de suite dit : « Tente à Paris ». Jouer au théâtre, c’était plus fort que tout. Alors à Paris… !
Son premier rôle
C’était « L’art (délicat) de la séduction » de Richard Berry. Et là, je dois remercier le directeur de casting, un type qui a conseillé à Richard Berry de recruter une inconnue ! « Un nouveau visage, c’est toujours intéressant », répétait-il ! Quand on décroche ainsi son premier rôle, c’est un moment très fort. Cette chance, il reste à l’honorer !
Un conseil aux jeunes
Il faut rencontrer des gens. Puis ça fait comme une goute d’eau dans un étang, des petites vagues, il finira bien par y avoir un écho à ces rencontres. Le cinéma n’est pas un milieu prédateur comme certains le prétendent. Mais il faut s’entourer d’un socle solide de conseils de proches.
Les changements de coiffure
C’est la matière première, j’aime jouer avec mes cheveux, comme enfant on joue avec les cheveux d’une poupée ! Changer de chevelure, ça m’aide à rentrer dans mon personnage. C’est comme un déguisement : j’ai une collection de costumes, de cowboys, d’indiens, c’est quelque chose de ludique, j’adore ça !
Tourner aux Etats-Unis
Comparés à nous, les Américains sont de très grands professionnels. Ils ne sont jamais de mauvaise humeurs, ils sont toujours gentils, Clint Eastwood, Mat Damon, John Malkovich… rien à voir avec tous les caprices qu’on rencontre ici ! Et puis les cinéastes comme les techniciens bossent tous énormément ; les Anglais aussi.
Clint Eastwood (avec qui elle a tourné « Au-delà », en 2010)
Tourner la même année avec les frères Dardenne et Clint Eastwood, c’est dingue. Ils filment d’une manière totalement différente ! Mais qui que soit le réalisateur, il y a toujours quelque chose à en apprendre.
« L’Auberge espagnole »
Le film (sorti en 2002, ndlr) abordait le problème de l’homosexualité bien avant l’heure. Beaucoup de jeunes filles m’on remerciée après. Le cinéma peut changer des vies, ouvrir des portes, on a une vraie responsabilité.
« Second Tour » d’Albert Dupontel
Mon partenaire, Nicolas Marié, joue le clown Auguste et moi le clown blanc. Eh bien c’est Albert Dupontel qui m’a réappris à jouer un tel clown : j’ai dû retenir les chevaux en moi, je devais retenir mon corps et sortir de ma zone de confort. Je suis toujours curieuse de m’améliorer, j’ai adoré ses conseils.
Liège
Quand j’avais seize ans, avec une copine, j’ai fait du théâtre de rue à Liège. Il y a une fameuse richesse artistique dans cette ville, j’adore ça.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !