“L’entreprise peut-elle (encore) produire du sens ?” : c’est sur cette thématique que l’EMD business school, école de commerce à Marseille, a choisi de consacrer un colloque vendredi 25 novembre. A cette occasion étaient réunis sociologue, philosophe, théologienne ou encore éthicien pour réfléchir ensemble à ces enjeux et donner matière à penser aux étudiants et grand public réunis.
"Le sens en entreprise est un enjeu essentiel : que ce soit pour nos étudiants, pour les managers, mais aussi pour la société toute entière", explique Jean-Pascal Mégret-Renner, directeur de l'EMD Business School, école de commerce à Marseille. Pour déployer cette thématique et tenter d'y répondre, un colloque a été organisé le 25 novembre dernier à l'EMD en croisant plusieurs regards de spécialistes.
Avec les récents discours des étudiants d'Agro Paris Tech ou plus récemment de l'ESSEC, l'EMD sentait "une responsabilité" à adresser ces enjeux, correspondant au "coeur de l'enseignement dans l'école", souligne le directeur. "C'est une question philosophie mais aussi très pratique", poursuit ce dernier, "il s'agit du regard que l'on pose sur l'autre en entreprise, sur l'exigence porté sur la qualité du travail et de sa quantité, ou encore sur une juste rémunération".
"On a sous-estimé l'importance de la bureaucratie sur les libertés individuelles : aujourd'hui, les gens veulent de plus en plus chercher du sens pour eux mêmes", analyse Michael Shanks, professeur d'éthique à l'EMD Business School. Se concentrant souvent sur des valeurs d'efficacité et de rentabilité, l'entreprise a, selon l'expert, développé une "rationalité partielle". "Or, il ne faut pas oublier que l'entreprise existe par et pour les êtres humains", conclut Michael Shanks.
"On observe une rupture de valeurs chez les jeunes aujourd'hui", prévient Jean-Pascal Mégret-Renner, mentionnant l'attention portée à l'avenir de la planète mais aussi le fait d'appartenir à une "génération zapping : un élève sur deux en école de commerce va quitter le territoire français pour aller travailler à l'étranger et un quart des étudiants changent d'alternance en cours de cursus".
Mais, même avec une fidélisation dégradée, "les étudiants restent très attachés à la vie en entreprise", soutient le directeur de l'EMD, "ils fuient des emplois trop déshumanisés mais si ceux-ci sont réhumanisés, alors les jeunes peuvent apporter une réponse très forte au sens de l'entreprise", conclut Jean-Pascal Mégret-Renner.
Pour écouter le colloque en podcast : https://www.youtube.com/watch?
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