JavaScript is required

David Bowie, l'homme qui venait d'ailleurs

Un article rédigé par Fabien Genest Natio - RCF,  - Modifié le 17 juillet 2023
Aujourd'hui dans La Symphonie du cinéma, votre nouveau rendez-vous désormais, Fabien Genest revient sur la carrière en tant qu'acteur de David Bowie, qui disparaissait il y a tout juste trois ans. Artiste avant-gardiste, multifacette et protéiforme, Bowie aura marqué l'histoire du rock. On connaît moins le comédien que cette seconde émission vous propose de découvrir à présent...
VisualVisual


1976, L'Homme qui venait d'ailleurs
© Potemkine Films

David Bowie, qui disparaissait il y a 3 ans, le 10 janvier 2016, est aujourd’hui notre guide. On connaît le chanteur, un peu moins l’acteur qu’il fut. Mais Bowie au cinéma, c’est quand même plus de vingt films. 

C’est par un tube que je vous propose de rentrer dans cette émission consacrée à David Bowie au cinéma ou plutôt un Ovni (ça tombe bien, le sujet s’y prête). La version italienne de Space Oddity, le premier gros tube de la future méga star du rock mondial, en 1969, a été utilisée en 2012 par Bernardo Bertolucci pour les besoins de son film, Moi et toi.
Space Oddity, L’Odyssée de l’espace est devenue Le garçon seul, la fille seule : Ragazzo solo, ragazza sola mais dans les deux cas, elle parle du major Tom, un astronaute en perdition, personnage récurrent dans la discographie de David Bowie que l’on retrouve sur Black star, son dernier album testament…
La chanson originale, dans sa version anglaise, a été reprise quant à elle dans nombre d’autres films comme Seul sur Mars, de Ridley Scott ou Valerian, de Luc Besson en 2017.   
 

Dans L’Homme qui venait d’ailleurs (The Man who fell to Earth) que l’on doit au Britannique Nicolas Roeg, David Bowie tient son premier rôle majeur au cinéma en 1976. L’histoire d’un humanoïde venu sur terre pour trouver un moyen d’acheminer de l’eau sur sa planète en passe de disparaître.
Un personnage, d’ailleurs, dont s’est inspiré l’artiste en 2015 pour sa comédie musicale Lazarus.
Le film ne fera pas une grande carrière mais permet à David Bowie de mettre durablement un pied dans le 7e art et trois ans plus tard, il tournera cette fois sous la caméra de David Hemmings, dans C’est mon gigolo, aux côtés de Kim Novak et d’une Marlène Dietrich qui faisait là, sa dernière apparition à l’écran…

Just a gigolo, Marlene Dietrich


En 1981, Moi Christiane F. 13 ans, droguée et prostituée inclut de nombreuses chansons de la période berlinoise de Bowie © LCJ Editions

Mais la première grande collaboration de Bowie avec le cinéma, c’est en 1981 qu’elle va intervenir à travers la bande originale du film Moi Christiane F., droguée, prostituée, du cinéaste allemand Uli Edel. Le film, très sombre, raconte l’errance d'une jeune adolescente toxicomane et de sa bande de camarades d’infortune, dans le Berlin de la fin des années 1970, où beaucoup d'adolescents en perte de repères se rassemblaient alors à la gare du Zoologischer Garten.

Station to station (live à Berlin en 1981), D. Bowie

 
Station to station, dans une version live, enregistrée en 1981 à Berlin, qui figure dans le film, tout comme neuf titres de sa période communément appelée berlinoise, extraits des albums Low, Heroes et Lodger. David Bowie vécut presque 3 ans dans la capitale pas encore réunifiée de l’Allemagne et y puisa l’énergie artistique incroyable qui règnait alors. Tout comme il chanta en italien, Bowie chante en allemand dans le film le titre Heroes, devenu Helden, l’un de ses plus grands tubes, érigé en hymne universel, avec ses paroles enjoignant les hommes et les femmes ordinaires que nous sommes à devenir des héros le temps d’une journée.

Merry Christmas Mr Lawrence, Ryuichi Sakamoto


David Bowie en major Jack Celliers dans Furyo en 1983 © Palace Pictures

Le theme envoûtant de Merry X mas Mr Lawrence, de Ryiuchi Sakamoto extrait de Furyo, de Nagisa Oshima. Furyo ou son face à face d’anthologie entre des prisonniers britanniques et leurs tortionnaires japonais à Java durant la 2e Guerre mondiale. David Bowie y incarne le major Jack Celliers, un sous-officier rebelle et courageux qui suscite peu à peu l’admiration du capitaine Yonoi, joué par Ryuichi Sakamoto lui-même. Assurément la meilleure performance au cinéma de David Bowie, qui a tourné une vingtaine de films.
Le public ne s’y trompe et Furyo totalisera plus d’un million et demi d’entrées à sa sortie en France.     
The Hunger (Les Prédateurs en français), sort la même année que Furyo, en 1983. Catherine Deneuve y incarne la compagne douée d’immortalité d’un David Bowie, devenu lui-aussi immortel, mais tous deux doivent lutter, de façon morbide, pour renouveler semaine après semaine leur pacte avec la vie éternelle. Le sang de leurs victimes leur servant en effet d’elixir.      


Catherine Deneuve et David Bowie dans Les Prédateurs (The Hungers) en 1983 © Warner Bros

This is not America, D. Bowie et Pat Metheny

 
En 1985 sort sur les écrans Le Jeu du faucon (The Falcon and the snowman dans son titre original) un film de John Schlesinger, et une charge politique contre l’ingérence des Etats-Unis dans les affaires intérieures des pays d’Amérique latine. David Bowie signe avec Pat Metheny le titre This is not America. L’année suivante, dans  Absolute Beginners, un film musical du Britannique Julien Temple, David Bowie endosse le rôle d’un « salaud cynique », selon ses propres termes. Malgré le tube qui donne son nom au film, ce sera un échec commercial.  
Star de la pop music depuis la succès de l’album Let’s dance, Bowie enchaîne les projets au cinéma. Dans Labyrinth, il incarne, Jareth, troublant roi des Gobelins. Il partage la bande originale avec Trevor Jones, le grand compositeur sud-africain à qui l’on doit, entre autres, les BO  d’Excalibur, Missisippi Burning, Au nom du père ou encore de La Ligue des gentlemen extraordinaires.

Magic Dance, from Labyrinth, D. Bowie

Venons-en à présent à la controverse et au scandale qui entourent la sortie en 1988 de La Dernière Tentation du Christ. Certains l’auront peut-être oublié, mais David Bowie a tourné sous la direction de Martin Scorsese. Il y incarne Ponce Pilate qui échange avec Jésus  (incarné par Willem Dafoe) le temps d'une scène. Considéré comme anti-biblique et blasphématoire, interdit à sa sortie dans plusieurs pays, le film obtient cependant l’Oscar du meilleur réalisateur ainsi qu’un Golden Globe et un Grammy Award pour sa partition musicale très symphonique que l’on doit à Peter Gabriel.  En 1992, sort Twin Peaks : Fire walk with me, un film de David Lynch dont la musique est confiée à son compositeur fétiche Angelo Badalamenti. David Bowie y joue Philipp Jeffries, agent du FBI.

  
Dans Twin Peaks, David Bowie tient le rôle de l'agent Jeffries © NewLine Cinema

La minute Judy Garland
Chaque semaine, nous terminons cette émission en chanson avec « La minute Judy Garland » et un titre décalé et hors thème. Et cette semaine, je vous invite à replonger quelques instants dans la magie de Noël qui vient de s’achever avec My Favorite Things, un vieux titre des Supremes que l’on retrouve sur la BO du Grinch, la dernière superproduction des studios Universal Pictures, sortie fin novembre sur les écrans français.

My Favorite Things, The Supremes (1965)

Quelques conseils en lien avec notre thème aujourd’hui :
La bande originale du film Moi Christiane F., témoignage prégnant des années berlinoises. Un CD édité chez Parlophone et puis chez Virgin, une autre grande B.O, celle de Furyo. Un film à voir ou à revoir en DVD et Blue Ray, réédité en 2017 chez Movinside tandis que Les Prédateurs, est lui sorti en 2004 chez Warner Bros.  

Play list des morceaux diffusés à l’antenne:
-Ragazzo solo, ragazza sola, D. Bowie
-Win Words, D. Bowie
-Just a gigolo, Marlene Dietrich
-Station to station (live à Berlin, 1981), D. Bowie
-Helden, D. Bowie
-Merry X Mas Mr Lawrence, Ryuichi Sakamoto
-Archive INA D. Bowie à Cannes en 1983
-Flower duet, Lakmé, Leo Delibes
-This is not America, D. Bowie & Pat Metheny
-Absolute beginners, D. Bowie
-Magic Dance, BOF Labyrinth, D. Bowie
-Let’s dance, D. Bowie
-Passion, BOF The Last Temptation of Christ, Peter Gabriel
-Twin Peaks main theme, Angelo Badalamenti
My Favorite Things, The Supremes
-Overture Arthur the heroe, Arthur et les Minimoys
-Heroes, D. Bowie


David Bowie en 2015 dans le clip de Black Star, extrait de son ultime album éponyme © RCA Columbia

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.