Avec 35 kg par an et par habitant*, les Français sont de gros consommateurs de produits de la mer. Notre pays est même le 5ème pays européen consommant le plus de poisson par habitant. Or aujourd'hui, 31% des stocks sont surexploités. En 2016, le MSC (Marine Stewardship Council) a révélé que nous sommes de plus en plus sensibles à la pêche durable. Ce qui est une bonne nouvelle, même s'il reste à changer nos habitudes.
Chaque année, on pioche dans l'océan 90 millions de tonnes de produits de la mer. "Le poisson représente une ressource de revenus pour un demi milliard de personnes dans le monde, explique Edouard Le Bart, qui parle d'un "enjeu social considérable". Les produits de la mer représentent aussi une source de protéines importante pour un milliard d'humains. Le poisson est l'aliment le plus échangé au monde, 10 fois plus que le café.
Depuis une vingtaine d'années, l'ONG Marine Stewardship Council lutte pour la biodiversité marine et se bat contre la surpêche. Elle délivre le "label MSC". Et sur son site internet propose des recettes "durables", pour noud aider à mieux consommer et donc lutter à notre échelle contre la surpêche.
Qui dit forte demande, dit exploitation importante. Promouvoir une pêche durable, c'est prendre conscience de l'importance socio-économique que représentent les ressources halieutiques et faire en sorte que les générations à venir y aient toujours accès. Quand on sait que depuis 1974 ces ressources ne cessent de baisser, on comprend l'importance de trouver un juste milieu entre exploitation et préservation.
On a beaucoup parlé de la surexploitation du thon rouge. Le premier exemple de surpêche dans l'histoire remonte aux années 1990, et à l'effondrement de la pêcherie de morue de Terre-Neuve une espèce pêchée depuis le XVIè siècle et exploitée de manière croissante jusque dans les années 1970. Jusqu'à être interdite en 1992 quand on s'est aperçu que l'on avait presque réduit à néant le stock de morue de Terre-Neuve. "Si on pêche trop une espèce et qu'on ne la laisse pas se reproduire et se renouveller, elle tend à disparaître."
"Tout type d'espèce peut être surexploité." Ainsi, en Bretagne le stock de sardine est en bon état, contrairement à celui du Portugal. C'est au consommateur d'être vigilant. "Si vous achetez une sardine qui vient du stock portugais, vous achetez une sardine qui n'est pas d'un stock durable."
* Source FAO / MSC
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