Le musée d'Art et d'histoire du Judaïsme (mahJ) fête ses 20 ans cette année. Un espace dédié à l'histoire des communautés juives de France, d’Europe et de Méditerranée de l’Antiquité à nos jours, ouvert en 1998 dans le quartier du Marais au cœur de Paris. En ce jour de Yom HaShoah, difficile de ne pas évoquer la Shoah surtout si on évoque l'histoire du judaïsme. Mais comme l'explique Paul Salmona, "nous avons ce privilège à Paris que n'ont pas les autres musées du judaïsme en Europe, c'est qu'il y a le Mémorial de la Shoah et que de ce fait la question d'évoquer la Shoah est la mission du Mémorial et ce n'est pas fondamentalement la nôtre, on est plutôt là pour évoquer la vie des communautés juives."
Yom HaShoah - Du mercredi 11 avril 2018 à 19h au jeudi 12 avril à 18h45, en mémoire des victimes de la Shoah, durant 24 heures, sont lus un à un les noms de chaque homme, femme, enfant déportés. Une cérémonie qui se tient au Mémorial de la Shoah. Cette année, sont lus les noms des Juifs de France déportés par les convois n°71 à 85, des Juifs morts en camp d’internement en France, exécutés comme résistants, comme otages ou abattus sommairement (listes 90 et 91), et des personnes déportées par les convois n°1 à n°20 : soit 33 500 noms dont 4093 noms d’enfants.
Pour cet anniversaire, le musée prévoit une série d'événements. Comme l'exposition consacrée au travail photographique d'Helmar Lerski (jusqu'au 26 août 2018), où la lumière occupe une place centrale. Mais aussi un colloque sur la question du sionisme (du 13 au 15 juin) ou encore un concert de Boogie Balagan et ses invités pour la fête de la musique le 21 juin.À noter également, l'exposition "Sigmund Freud" (du 10 octobre 2018 du 10 février 2019), qui "mettra en évidence en quoi le terreau juif dans lequel il a été élevé a été important dans l'élaboration de la psychanalyse".
"Le judaïsme est présent en France depuis l'Antiquité." Et on ne le sait pas assez mais au Moyen Âge il y avait des communautés juives dans toute la France. "En témoignent encore les rues aux juifs ou les rues de la juiverie, qu'il y a dans pratiquement toutes les villes de France dans les quartiers anciens." Un judaïsme "très diffus" avant les expulsions des XIIè et XIVè siècles. Paul Salmona rappelle en effet la décision en 1394, du roi de France Charles VI d'expulser tous les juifs de son royaume. Tous les juifs "à quelques exceptions près", comme dans le Comtat Venaissin - Avignon, Cavaillon, L'Isle-sur-la-Sorgue, Carpentras - alors sous la domination des papes, où sont restés ceux que l'on a appelés "les juifs du pape" ; mais aussi sur la côte Aquitaine ou en Lorraine.
L'histoire telle qu'elle est abordée au mahJ s'arrête en 1948. Or, il y a eu après la guerre un véritable "renouveau du judaïsme en France", comme le souligne le directeur du musée - renouveau philosophique et théologique - également dans ses relations avec l'Église catholique - qui pourrait faire l'objets d'aménagements futurs...
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