D'où vient "Je pense donc je suis" ?

René Descartes

Alors aujourd’hui, on va rester la tête dans les étoiles. Pas avec Copernic ou Thomas Pesquet. Mais avec un certain Descartes, philosophe, également physicien et mathématicien, qui, paraît-il aimait à étudier la taille rationnelle des verres et les météores… 

Oui, vers la fin des années 1630 en sa retraite de Hollande, René Descartes, gentilhomme français, soldat et voyageur, passait le plus clair de son temps à sa table d’écriture. Comme Galilée de l’autre côté de l’Europe, il avait déchiffré par le calcul et par ses expériences le grand livre de l’univers. Mais ce qu’il y cherchait était un astre plus brillant que la lune ou le soleil.

Comment connaissons-nous ce que nous connaissons

René Descartes recherchait une certitude première, une vérité sur laquelle fonder tout le système de la science. Pour faire simple, Descartes se demandait comment nous connaissons ce que nous connaissons. Ce que l’on croit connaitre, voir ou entendre pourrait-il ne pas exister.

Souvent nos sens nous induisent en erreur, nous l’éprouvons dans le cas du mirage ou de l’illusion. Il se pourrait aussi que 3 + 2 ne fassent pas 5, mais que nous nous méprenions à chaque fois que nous le calculons, et que toutes les mathématiques ne soient que chimères. Voire même, que notre vie entière ne soit qu’un songe. « Qu’un malin génie », écrit Descartes imaginant une sorte de sorcier très puissant, « emploie toute son industrie à nous tromper en toutes choses ». Que pourrions-nous alors tenir pour incontestablement vrai.

Rêve ou réalité 

Lorsque nous rêvons, nous ne savons pas nécessairement que nous dormons. Nous ne savons pas si ce que nous pensons est vrai, mais nous savons que c’est nous qui le pensons. Nous savons que nous ne sommes pas rien. Et Descartes s’est dit : je suis une chose qui pense. Et forcément, au moment où on le pense, c’est la réalité.

Cogito ergo sum, je pense, donc je suis

Plus exactement : je pense - je suis. Dans une même intuition, nous saisissons à la fois notre pensée et notre existence. Essayez, à l’inverse, de penser « Je n’existe pas ». Et pour savoir si le monde aussi existe, il faut lire "Le malin génie de Monsieur Descartes", écrit par vous Jean-Paul Mongin, avec des illustrations de François Schwoebel, aux éditions Les petits Platons.