"Y’en a marre de la misère, y’en a marre de toujours mordre la poussière. Y’en a marre de n’avoir que la faim pour me rappeler que ce n’est pas encore la fin." Ces quelques mots écrits par Francis ont été publiés dans la revue L'Apostrophe éditée par le Secours catholique - Caritas France, et dont le premier numéro est paru à l'automne 2016. Elle née des ateliers d'écriture proposés par l'association et a pour ambition de promouvoir la parole des personnes en situation de précarité. "L'important c'est que les gens réussissent à dire Je."
Vous avez dit fragile ? - L'émission qui donne toute sa place à la parole des plus fragiles, précaires, malades, détenus, isolés... Un temps de liberté où les expériences peuvent se partager dans le respect de chacun. Une émission réalisée avec l’association Participation et Fraternité.
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L’Apostrophe se présente comme une revue dont les auteurs sont des personnes qui, par leur expérience personnelle face à la précarité, ont développé une expertise sur les questions de pauvreté". Dans les années 1990 déjà, le Secours catholique souhaitait mettre au centre la parole de ceux qui vivent la galère.
"Ce n'est pas parce que les gens vivent la galère qu'ils n'ont pas des choses à dire et qu'ils sont capables de le dire de magnifique façon pour peu qu'on leur donne la possiblité." C'est la conviction que porte Jean-Marc Boisselier, membre du comité éditorial de la revue, et animateur des ateliers d'écriture du Secours catholique. Il cite volontiers Aragon : "La souffrance enfante les songes / Comme la ruche les abeilles / L’homme crie où son fer le ronge / Et sa plaie engendre un soleil / Plus beau que les anciens mensonges."
"J'ai souvent vu des gens qui vivaient des situations compliquées à qui l'écriture a permis de prendre un peu de distance par rapport à la difficulté de ce qui est vécue." Jean-Marc Boisselier anime des ateliers d'écriture depuis 2001. Quand il a lu pour la première fois devant tous les participants un texte de Christophe - qui signe Tof dans L'Apostrophe - celui-ci s'est trouvé "stupéfait", "époustouflé", à se demander "c'est moi qui ai écrit ça ?"
Lors des ateliers, peu à peu, au gré des hésitations, des peurs et des incertitudes, les lettres deviennent des mots, les mots des phrases, les phrases des poèmes, des chansons ou tout simplement des récits réels ou fantasmés et le miracle se produit. Grâce à la bienveillance des participants, le processus de création se met en route, il récrée des liens de fraternité.
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