"En résistance. Missak, Mélinée et les Autres" : une nouvelle exposition au Cpa après la panthéonisation de Missak Manouchian

C'est une exposition ambitieuse qui débute au centre du patrimoine arménien ce 24 octobre 2024 et qui marque la deuxième partie de la programmation autour de la panthéonisation de Missak Manouchian, résistant fusillé par les Allemands en février 1944. "En Résistance. Missak, Mélinée et les Autres", c'est une rencontre avec le couple Manouchian évidemment, depuis leur exil jusqu'à l'entrée au Panthéon, mais aussi avec de nombreux autres résistants, issus de l'immigration, qui ont donné leur vie pour la France. C'est aussi une exploration de la Résistance sur le temps long. 

 

150 ans d'histoire de la Résistance retracée à travers le monde

L'exposition est divisée en quatre parties et permet de retracer plus de 150 ans d'histoire. Elle commence en 1878, lorsque le Traité de Berlin replace une partie de l'Arménie dans l'Empire Ottoman et qui aboutira plus tard au génocide des Arméniens. On est avant la naissance de Missak et Mélinée Manouchian, mais déjà des "mouvements de résistance se mettent en place au sein de la population arménienne, c'est ce qu'on a voulu mettre en évidence", souligne Chrystèle Roveda, responsable du centre du patrimoine arménien. Aussi, l'exposition veut "mettre en parallèle des trajectoires. À travers Mélinée et Missak, on peut imaginer tous les enfants qui se sont retrouvés orphelins".

Un second espace s'intéresse plus particulièrement à l'intégration, en France, de Missak et Mélinée Manouchian. Apatrides, ils sont amenés à se rencontrer. Missak Manouchian intègre le parti communiste en 1934, où il rencontre Mélinée Manouchian, ainsi que des cercles d'ouvriers, dans lesquels "il trouve une sorte de nouvelle famille et de la solidarité", rappelle Chrystèle Roveda. Il commence à s'intéresser à la montée du fascisme et se met à écrire des poèmes. Mélinée Manouchian aussi s'engage déjà dans cette première forme de résistance. 

La lutte contre le fascisme et pour la France

C'est tout logiquement que Mélinée puis Missak Manouchian rejoint la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Un moment retracée dans la troisième partie de l'exposition. De l'engagement à la condamnation du groupe Manouchian, leur parcours est mis en lumière. Il est personnalisé par la reproduction de lettres écrites par des membres du groupe Manouchian avant leur exécution. L'exposition offre aussi des rencontres avec d'autres résistants, au parcours moins connu, mais qui ont aussi eu leur importance, notamment dans le Vercors. 

L'art, un outil de la fabrique de la mémoire

Toute l'exposition est traversée aussi par l'art. Sur les murs, il y a des extraits de la bande dessinée de Didier Daeninckx consacrée à Missak Manouchian — une interview de l'auteur est d'ailleurs à découvrir en fin de parcours —, des livres sont présents aussi dans chaque espace. Et la dernière partie de l'exposition est consacrée à la question de la Mémoire, et de la fabrique de la figure de Missak Manouchian, spécifiquement par le biais de l'art. Qu'il s'agisse de la poésie (Louis Aragon, Léo Ferré), du cinéma (Frank Cassenti) ou de la musique (Feu Chatterton), sans oublier l'art de la rue. Ernest Pignon Ernest et le street artist C215 ont également prêté leur talent à cette exposition avec des représentations du couple Manouchian, dont certaines inédites. 

Informations pratiques : "En résistance. Missak, Mélinée et les autres", à voir au centre du patrimoine arménien de Valence du 24 octobre au 11 mai 2025, du mardi au dimanche. Des rendez-vous culturels sont aussi prévus dans d'autres lieux culturels de l'agglomération. Programmation détaillée sur le site internet du Centre du patrimoine arménien ou au 04 75 83 13 00