Scherberich est une entreprise colmarienne, née en 1937, dans le domaine de la maçonnerie avec une spécialité, au fil du temps : la rénovation de monuments historiques. Je suis avec Alain Petersen, vous êtes le gérant de cette société Scherberich MH, c'est quoi cette spécialité monument historique ?
Scherberich est une entreprise colmarienne, née en 1937, dans le domaine de la maçonnerie avec une spécialité, au fil du temps : la rénovation de monuments historiques. Je suis avec Alain Petersen, vous êtes le gérant de cette société Scherberich MH, c'est quoi cette spécialité monument historique ?
Donc la spécialité des monuments historiques dans notre domaine, c'est tout ce qui est maçonnerie et pierre de taille, essentiellement.
Ça se traduit par quoi ?
On intervient à la fois sur des monuments qui sont classé monuments historiques et également tout ce qui est notre patrimoine environnant, aussi bien les lieux de culte, que les châteaux ou les remparts qu'on a à Neuf-Brisach, par exemple. On répond à des appels d'offres. Notre marché principal c'est tout ce qui est marchés publics.
L'entreprise a connu des difficultés dans les années 2000. Elle est tout de même sur rebondir grâce a l'implication de ses salariés. Elle a été placée en liquidation judiciaire en 2020, mais l'entreprise a été reprise par un peu plus de 20 salariés qui se sont constitués sous forme de société participative sur le champ de l'économie sociale et solidaire (SCOP).
Suite au redressement judiciaire du 3 mars 2020, on a décidé de se regrouper, l'ensemble du secteur des monuments historiques dans lequel j'étais chef du service à l'époque. On s'est réunis, on avait une volonté de garder notre savoir-faire, notre maîtrise de la pierre dans la région. C'était notre moteur pour reprendre sous forme de scope. C'était l'ensemble des salariés qui se sont regroupés pour ça.
C'est une démarche qui peut s'avérer compliquée, mais vous avez bénéficié de nombreuses aides : des aides financières, des aides logistiques, dont la région Grand Est.
On a donc bénéficié de tout ce qui est Acre, c'est l'aide à la reprise des entreprises. On a les Arce également. Ensuite, la bourse d'émergence qui vient de la région à hauteur de 4000 € par personne, ce qui représentait pour l'ensemble du groupe 92 000 €, ce qui n'est pas neutre. Et enfin, c'était la mise dans le tronc commun des primes de licenciement de chacun.
Chacun a donc mis des deniers pour créer cette entreprise. Pas de dividendes reversés, des bénéfices qui permettent de moderniser cet outil. Et puis vous êtes en phase de recrutement aussi, vous avez besoin de nouveaux collaborateurs.
C'est ça, on a besoin de nouveaux collaborateurs. Parce que dans les 23 personnes de base, c'est une population vieillissante et pour laquelle on a besoin de renouveler les gens. C'est un métier très très physique. Donc aujourd'hui on recherche aussi bien des chefs de chantier, chefs d'équipe, que des compagnons maçons. La porte est grande ouverte pour faire entrer de nouveaux collaborateurs.
Et pas besoin de prérequis, il suffit d'avoir des compétences en maçonnerie. Vous, vous accompagnez ces personnes pour les amener vers cette spécificité du monument historique.
On les forme en interne à notre métier. C'est un métier de niche, donc forcément on a un savoir-faire un peu différent. On a besoin de transmettre ce savoir-faire pour ne pas le perdre.
Avec un peu plus d'un an d'expérience dans ce mode de fonctionnement, sous le statut de SCOP, une entreprise de l'économie sociale et solidaire, tout d'abord qu'est-ce que vous en retenez et puis quel conseil avez-vous envie d'adresser aux entrepreneurs salariés qui pourrait se lancer dans cette aventure ? Est-ce qu'il y a des personnes ressources à qui il faut s'adresser ?
Je conseille tout d'abord de se rapprocher de l'union des SCOP de la région Grand Est. Ce sont des gens qui sont formidables et qui nous ont accompagnés du début à la fin et encore aujourd'hui. Chaque année on se réunit, on se voit, et on évolue ensemble et il nous propose des formations. Donc on est vraiment pas laissés à l'abandon, on a vraiment des outils qui nous permettent d'évoluer, nous, à notre niveau. Je vois que moi, pour la partie gérance, la seule chose qui a changé par rapport à mon poste d'origine, ils m'ont m'ont accompagné. Ils ne nous ont pas laissés de côté.
les-scop-grandest.coop : une belle banque d'information, si vous souhaitez vous lancer dans l'aventure.
C'était une production des radios associative, soutenu par la région Grand Est.
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