Été 44 : des terminales du Kreisker à Saint-Pol de Léon ont réalisé un film sur un massacre de résistants et d'habitants

Un article rédigé par Christophe Pluchon - RCF Bretagne, le 13 septembre 2024 - Modifié le 13 septembre 2024
Ici, en BretagneEté 44 : un film fait par des lycéens retrace l'exécution de résistants et d'habitants de Saint-Pol de Léon

C'est un événement douloureux de la Seconde Guerre Mondiale que des lycéens et des enseignants du Kreisker à Saint-Pol de Léon mettent en lumière dans un long-métrage. Ils ont écrit le scénario, tenu la caméra, dirigé les équipes, et fait le lien avec les cinémas qui s'arrachent la diffusion.

Été 44 : des terminales du Kreisker à Saint-Pol de Léon ont réalisé un film sur un massacre de résistants et d'habitants © Christophe Pluchon, RCF 2024Été 44 : des terminales du Kreisker à Saint-Pol de Léon ont réalisé un film sur un massacre de résistants et d'habitants © Christophe Pluchon, RCF 2024

De cette tragédie, on parlait peu avant la publication du livre de Gilles Grall en 2010. L’auteur, dont le grand-père, Jean, fut arrêté par la Gestapo puis fusillé, a enquêté pendant plus de vingt ans pour faire la lumière sur ce drame qui a coûté la vie à 56 personnes. Les lycéens et leurs enseignants signent certes un film amateur d’une heure et demie, mais d’une énorme qualité cinématographique et historique. Ils ont entraîné la population dans leur sillage et s’en souviendront pendant toute leur vie.

Des projections à guichet fermé dans les cinémas de la région

Le 8 septembre, Gilles Grall ne tarissait d’ailleurs pas d’éloges sur leur travail, lors d’une séance au cinéma l’Image de Plougastel-Daoulas. « C’est un objet artistique qui a une vocation citoyenne et qui montre l’investissement de jeunes de maintenant sur quelque chose qui les dépasse ». Le film comporte deux parties, d’abord la résistance, puis la libération manquée, avant l’arrivée effective des américains, à travers le destin d’une famille fictive.

Une fierté, un gain en maturité pour les élèves

C’est le professeur d’histoire, Olivier Salaun, qui a initié le projet il y a deux ans. Les élèves se sont embarqués dans l’aventure, comme Margot qui rêve depuis longtemps de travailler dans le cinéma. Avec des sanglots dans la voix, elle évoque les rencontres le soir avec les familles de résistants. Iona complète : « on rencontre des gens qui ont connu ce que nous, on veut raconter. » Théo, dont l’arrière-grand-père fut résistant dit sa fierté et celle de sa famille de savoir que le lycée du Kreisker permet de consacrer du temps à ce genre de projet pour transmettre la mémoire. Yaëlle est fière d’avoir appris à tenir une caméra, à gérer le son, à coordonner les équipes.

Sylviane Jestin s’est chargée du casting, Daphnée Souffrant, enseignante de SVT, des costumes et des musiques. Margot avoue que comme ses camarades, le fait de s’adresser à des centaines de personnes sur les tournages l’a rendue bien moins timide.

Prochaines projections

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