Dès le Moyen Âge avec la loi salique, la reine en France a un rôle essentiellement de représentation. Mais sa vocation première est d’assurer la descendance en donnant au roi des héritiers.
Si on se souvient d'Isabeau de Bavière ou d'Anne de Bretagne, qui a mémoire Jeanne d’Évreux, Jeanne de Bourbon ou Charlotte de Savoie ? La plupart des souveraines des XIVè et XVIè siècles sont tombées dans l'oubli. Pourtant, nombre d'entre elles ont joué un rôle essentiel en exerçant ce que l'on appeler leur métier de reine. Ce qu'explique Murielle Gaude-Ferragu, auteure de "La Reine au Moyen Âge" (éd. Tallandier).
C'est en 1328, avec un changement de dynastie - on passe des Capétiens directs aux Valois - que les femmes sont exclues de la couronne de France. À partir de ce moment-là, la reine de France est forcément "consort", c'est-à-dire qu'elle est l'épouse du roi. "Elle dispose bien de la dignité mais jamais de l'autorité, sauf à certaines périodes particulières comme la délégation de pouvoir ou la régence." C'est donc le mariage qui fait la reine, et surtout le sacre.
Les XIVè et XVè siècles correspondent à une période très difficile. Où l'on subit des épidémies de peste, des famines à répétition, mais aussi la guerre de Cent Ans. Dans ce contexte, les mariages diplomatiques permettent de renforcer des alliances. "On fait épouser aux dauphins des princesses, comme Bonne de Luxembourg ou Isabeau de Bavière."
"La valorisation de la reine est liée aussi à son sang." On ne sélectionne pour épouser le roi ou futur que des princesses de très noble sang. "Il s'agit toujours de princesses étrangères soit de princesses françaises mais d'un sang très pestigieux." Ainsi Philippe VI épouse-t-il Jeanne de Bourgogne, petit-fille de saint Louis, ou Charles V épouse-t-il Jeanne de Bourbon.
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