La Seconde guerre mondiale, la résistance, les camps, le débarquement, la libération sont des épisodes douloureux de notre histoire souvent évoqués par la fiction. Mais l’immédiate après-guerre, qui en parle ? Comment se relève-t-on des éloignements, des blessures passées, du rationnement et d’une reconstruction toujours trop lente ?
Un monde à refaire
Sur les plages souriantes de la côte d’Azur, avec la fin de la guerre, on aspire à l’insouciance. Mais c’est oublier que le terrain est miné. Qui va accepter de risquer sa vie pour faire le nettoyage ? Et que reste-t-il de l’avant-guerre, des amours et des joies de cette époque perdue ?
Claire Deya est historienne et scénariste, ce qui se conjugue à merveille dans son roman. C’est une page d’histoire qu'elle évoque avec ce premier roman magistral. D'ailleurs, Etats-Unis, Angleterre, Italie, Allemagne, Espagne… manuscrit vendu à l’étranger avant même d’avoir un éditeur français.
Un monde à refaire, de Claire Deya, est publié aux éditions de l’Observatoire.
10, Villa Gagliarini
Marie Sizun est encore une enfant, elle n’a que 4 ans, quand son père revient du camp de prisonnier. La vie doit s’organiser dans le petit, tout petit appartement, d’autant plus que la famille s’agrandit. Et puis, est-ce la guerre, l’éloignement, le couple se disloque, et l’enfant assiste à ce combat quotidien pour s’en sortir. Les années passent, la vie s’organise.
Marie Sizun était venue à ce même micro pour parle de La maison de Bretagne, en 2021. On ne quitte pas l’immobilier, et surtout la littérature, teintée de souvenirs, de nostalgie peut-être mais aussi de joies à l’évocation des souvenirs. Après une vie d’enseignement, Marie Sizun a écrit une quinzaine de livres, avec de nombreux prix. Romans, nouvelles, récits…
10, Villa Gagliardini, un récit de Marie Sizun publié aux éditions Arléa.
Les coups de coeur
« Hans avait oublié cette poussière : elle envahissait tout, s’infiltrait partout, recouvrait le café brûlant du matin avant la première gorgée, et enveloppait la cour et les dortoirs de son linceul terreux. Au camp des Milles, la poussière était une seconde peau ». Ainsi commence le grand roman d’histoire avec Bien-Aimée, d’Aurélie Tramier, qui se déroule au camp des Milles, dans le sud de la France. L’héroïne se lance à la recherche d’une déportée qui, sur une photo, porte la montre que son père lui a offert. Dessus est gravée le nom d’un inconnu, Hans W. De 1940 à 2022, les aller-retour tissent l’histoire d’un amour qui se mêle à la grande et douloureuse histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Bien-Aimée, d’Aurélie Tramier, est publié à La Belle Etoile.
Et puis le témoignage bouleversant de Marceline Loridan-Ivens, décédée en 2018, déportée à Birkenau, amie de Simone Veil : « oui, nous avons souffert collectivement. Oui, nous avons vécu des choses horribles collectivement. Mais chaque homme est une personne unique, chaque femme a ses propres souvenirs. C’est l’ensemble de ces souvenirs qui fait l’Histoire ».
On arrive dans la nuit, le témoignage de Marceline Loridan-Ivens à l’INA, est publié chez Flammarion.
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