François-Guillaume Lorrain
" Il fallait bien les aider " (Flammarion)
Le 6 décembre 1942, Jeanne Acgouau et Jean-Baptiste Rogalle aident une dizaine de Juifs à fuir la France en traversant les Pyrénées.
La même année, Lucienne Daniel cache son futur époux et toute sa famille dans une blanchisserie parisienne.
Quant à Odette Blanchet, elle n'a pas 18 ans lorsqu'elle décide de quitter Tours pour protéger une mère et ses enfants…
Que sont devenus ces héros de l'ombre qui, au péril de leur vie, ont secouru des Juifs pendant la période de l'Occupation ?
La chronique de Jacques Plaine
FRANÇOIS-GUILLAUME LORRAIN Il fallait bien les aider Flammarion François-Guillaume Lorrain, agrégé de Lettres, prix Jules Rimet, prix Du Guesclin, prix Historia et prix des Romancières est grand reporter au Point. En ce temps-là, de Gaulle était à Londres, Pétain à Vichy, les Boches à Paris. En ce temps là, il y avait 300 000 Juifs en France. Un quart d’entre eux seront déportés à Auschwitz, Treblinka, Ravensbrück ou ailleurs bien que des milliers de voisins ou de voisines, d’amis ou d’inconnus aient pris tous les risques pour leur éviter le voyage. Après avoir rencontré ces héros de l’ombre ou leurs descendants, après être retourné sur les lieux de leur sauvetage, après avoir retrouvé quelques petits juifs – aujourd’hui presque centenaires – séparés de leur famille dans les conditions que vous savez, François-Guillaume Lorrain raconte ici une quinzaine d’histoires qui mettent en lumière les drames qu’elles illustrent. Des histoires faites d’humilité, des histoires où les rafles – celle du Vel’ d’Hiv ou tant d’autres - sont au bout de la rue, mais des histoires qui ont valu à des Justes – des « non juifs » qui au risque de leur propre vie ont apporté une aide à des vrais juifs menacés de mort - la plus haute distinction honorifique délivrée par l’état d’Israël à des civils, le titre de « Juste parmi les nations ». « Ces Justes parmi les Nations, qui au plus noir de la tourmente, sauvèrent les trois quarts de la communauté juive résidant sur notre sol » avait déclaré Jacques Chirac lors de l’inauguration d’un mémorial en leur honneur. Plus de 4 300 Justes en effet furent célébrés en France, pour plus de 30 000 dans le reste du monde. Une décision prise par la Knesset en 1953 : « honorer les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Cette Knesset - le Parlement d’Israël - qui à Jérusalem créa aussi le mémorial de Yad Vashem consacré aux victimes de la Shoah. Des séparations dramatiques sur un quai de gare, des retrouvailles près d’un siècle plus tard, des mois dans une cave, un grenier ou un placard, des voyages vers l’inconnu roulé dans un tapis sur le toit d’une voiture, des passages de frontières dans la neige, une entrée au Vatican sous les pieds d’un cardinal au fond de sa torpédo, les juifs que nous présente François-Guillaume Lorrain ont tout connu. Et parfois, oui parfois - ainsi va la vie - un cupidon en embuscade un Mas 36 dans le carquois
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