Arménie
Ils ont tous à peu près l’âge de la République d’Arménie, 30 ans, mais certains craignent qu’elle ne dure pas aussi longtemps qu’eux... Comment se projeter surplace avec des pays voisins qui les menacent ? Comment être utile pour son peuple ? Quelle place pour l’espérance ? Hayastan, traduction d’Arménie en langue locale, vous invite à découvrir le parcours et les projets de cette jeunesse francophone qui, à plus de 4000 km d’ici, a fait le choix d’une vie en Arménie.
« C’est comme un enfant, tu l’aimes dans son entièreté »
L’histoire d’Ani Paitjan est celle d’une vocation. Depuis son enfance, elle n’a qu’un souhait : devenir journaliste. Ce voeu se mêle par la suite avec un appel de ses origines. Née à Erevan à la fin des années 1980, elle grandit et se forme en Belgique. Quand se présente l’opportunité de travailler pour un média indépendant en Arménie, elle la saisit. Quelques années plus tard, elle se retrouve à couvrir surplace la guerre de l’Artsakh. Elle prend aujourd’hui le pouls d’une société arménienne fatiguée et qui s’interroge. Des questionnements qui la traversent elle-même.
« Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression d’être au bon endroit »
La guerre de l’Artsakh a créé en elle une combinaison d’émotions qu’elle n’avait jamais ressentie. Paty Tanielyan était pourtant bien intégrée dans son rythme de vie parisien: photographe de mode mais aussi gérante d’une boutique de gâteaux avec sa maman dans la capitale. L’appel de l’Arménie s’impose à elle et Paty ne le regrettera pas. Depuis un peu plus d’un an, elle partage son talent pour l’image au service d’organisations et d’associations qui s’emploient pour un avenir meilleur.
« Une connexion dans le bonheur et la douleur »
La café arménien vient d’être servi sur la table de sa cuisine en ce milieu de matinée. Ce ne sera pas sa seule tasse de la journée. Matthieu Sahakian a un emploi du temps à rallonge. Il travaille surtout la nuit, pour le développement d’une entreprise arménienne de software sur le marché sud-américain. Le jour, il s’investit pour All For Armenia, une association qu’il a co-créé pour venir en aide à la population de la région du Syunik, dans le sud-est de l’Arménie, où de nombreux réfugiés de l’Artsakh sont accueillis. L’annonce, la veille de l’entretien, de nouveaux combats dans cette zone, rappelle que ce conflit n’est pas terminé.
« J’ai fait de l’Arménie ma mission de vie »
Son bureau se trouve à deux pas de la place République, en plein centre d’Erevan. Nelly Poliakov s’est installée en Arménie quelques jours avant la crise du Covid. Six mois plus tard, elle vivait la guerre de l’Artsakh depuis la capitale avec ces dizaines de portraits de jeunes soldats disparus déposées chaque jour dans les rues par leurs parents. Après ce conflit, elle assure faire de l’Arménie sa « mission de vie » en incitant des volontaires à venir s’investir pour travailler à la reconstruction du pays.
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