Jeanne d'Arc, la fierté valcoloroise

De la chapelle castrale de Vaucouleurs - qui abrite encore la statue de Notre Dame des Voûtes devant laquelle se recueillit Jeanne -,  jusqu’à Chinon, serpente la voie johannique qui pour nous en évoque d’autres : celle de Compostelle et celle du sacrifice des poilus, la voie sacrée, 5 siècles plus tard à Verdun.

C’est en effet, dans cette région que Jeanne a vécu sa jeunesse, c’est à Vaucouleurs qu’elle a reçu les armes qui forgèrent ses victoires, c'est ici que son destin a basculé, c'est d'ici qu'elle est partie, le 13 février 1429 à travers un territoire hostile, pour rencontrer le dauphin Charles VII, « le Bien Servi ».

Mais au-delà de l’épopée de Jeanne « la bonne Lorraine » que tous les petits écoliers connaissent et qui reste encore aujourd'hui une référence, qu'en est-il vraiment sur le plan historique de cette campagne militaire qui a marqué le début de la fin de la guerre de 100 ans ?  Comment cette humble jeune fille put-elle oser solliciter du Sire de Baudricourt et de sa légion de gendarmerie, une escorte et des armes ? Pour cela même d’ailleurs, il la gifla.

Pour cela aussi, n’aurait-il pas fallu qu’elle soit de haute naissance ? Sa légende la présente comme une fileuse et une bergère occupée à garder des moutons au Bois Chenu. Sans l’avoir jamais vu, fallait-il  qu’elle soit mystérieusement inspirée ou guidée par ses voix pour reconnaître son roi, anonyme au milieu des courtisans ? Fallait-il qu’elle inspire une telle confiance pour que le roi lui confie ses hommes d’armes et ses grands capitaines ! Ces faits d’histoire confinent au miracle.

A partir de ce moment pourtant, après plusieurs années d’hésitation durant son adolescence, sa foi en « Messire Dieu premier servi » et sa détermination l’emportèrent. Mais bientôt débutera un autre chemin, celui de la croix qui, après un procès inique,  la mènera Place du Vieux-Marché à Rouen. Bien des questions continuent de préoccuper les chercheurs et historiens : l’abandon ou  la trahison de Charles VII, le rôle de l’évêque Cauchon et des anglais, l’identité même de Jeanne… En dépit de toutes ces interrogations, tentations et tentatives de récupération, le chemin de Jeanne va se poursuivre vers une gloire qui ne vient pas de ce monde : réhabilitation par l’Eglise, béatification, canonisation.

C’est le début de cette vocation hors normes que commémorent et célèbrent tous les deux ans, autour d’une jeune valcoloroise représentant Jeanne, les habitants de Vaucouleurs et des environs, dans la joie de l’eucharistie, des costumes, des jeux et spectacles médiévaux. RCF  est allée à leur rencontre les 25 et 26 février derniers. Vous reprendrez bien un verre d’hypocras avec nous, n’est-ce pas ?