Juliette Singer vient de prendre la direction du Palais des Beaux-Arts de Lille et de l'Hospice Comtesse. Elle prend la suite de Bruno Girveau, en poste depuis 2013. L'occasion de faire le point sur les ambitions de l'ancienne conservatrice du Petit-Palais à Paris.
Au contraire, c’est très stimulant ! Arriver dans un lieu moribond, serait un peu plus compliqué. Les deux musées sont portés par une envie et un contexte territorial très ouvert, notamment avec le côté transfrontalier. Les équipes sont motivées, impliquées dans la vie des deux établissements. J'espère poursuivre cette route et garder cette belle croissance.
C’est significatif bien évidemment. Je pense aussi que c’était inéluctable, dans une ville dirigée par une femme. Pendant 200 ans il n’y a pas eu de directrice, je suis très honorée d'être la première et j’aurai encore plus à cœur d’être à la hauteur.
Je voudrais déjà veiller à respecter l’identité de ce musée qui n’est pas du tout celle d’autres régions de France : il s’agit de l’identité lilloise. Avec un contexte transfrontalier, une histoire passionnante et des collections emblématiques. J’aimerais mettre à l’honneur la grande peinture du Nord qui est parfois éclipsée par celle de la Renaissance italienne. Et inviter ponctuellement des artistes contemporains qui porteront un regard renouvelé sur ces collections et sur ce bâtiment.
Cela fait 22 ans que je travaille dans les musées, et j’aime beaucoup travailler l’art contemporain dans des musées encyclopédiques justement pour créer un dialogue avec des collections universelles qui vont de l’Antiquité à nos jours. Je pense également que c’est un vecteur fort pour s’ouvrir à tous les publics, en premier lieu de Lille puisque les gens sont ici chez eux et je souhaite qu’ils viennent et reviennent en famille. J’ai également une ambition internationale, celle de montrer cette scène artistique dynamique, et confronter les artistes à des collections et des lieux. De tout temps, les musées ont été irrigués par les créations artistiques : les artistes venaient travailler en tant que copiste ou regarder les œuvres. C’est aussi leur regard qui nous élève et permet de renouveler notre notion même de ce qu’est un musée.
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