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Karim Leklou : ''Je mesure pleinement ma chance''

Un article rédigé par Pierre Girault - RCF Sud Bretagne, le 13 février 2023 - Modifié le 17 juillet 2023

L’acteur  Karim Leklou présente Goutte d'Or à Rennes ce lundi au festival Travelling. Un film de Clément Cogitore, attendu en salles le 1er mars 2023. Karim Leklou, présent dans le film Bac Nord ou encore la série Hippocrate se déplace en Bretagne. Nous l’avons eu en interview avant sa venue.

Karim Leklou © 2022_Kazak Productions_France 2 CinemaKarim Leklou © 2022_Kazak Productions_France 2 Cinema

 

-Karim Leklou, vous incarnez un médium, Ramsès, qui vit à Paris, il a une pratique plus que douteuse. Qu'est ce qui vous a donné envie dans ce scénario? 

 

Plusieurs choses. D’abord je trouvais que c'était un objet scénaristique très fort, que je n'ai jamais rencontré depuis que j'ai commencé. C'est-à-dire un polar mystique urbain, transcendé par la vision d'un réalisateur, Clément Cogitore. Je trouvais que ça parlait d'un Paris actuel, des travaux, d'un film qui parle du lien de filiation. Enfin, qu'il y a un rapport aussi à la transmission, puisqu'il y a un rapport très important avec le personnage du père. Puis effectivement, toute cette dimension mystique que je rencontre assez rarement dans un scénario. 

 

-Parlez-nous de Ramsès, que vous incarnez.

 

C'est un personnage qui part du rationnel et qui va se retrouver malgré lui, à la suite d’une rencontre, auprès d'enfants des rues du Maroc, dans un monde complètement irrationnel. Il est effectivement un fin psychologue et un manipulateur. Lui qui n'avait pas de vision, va se retrouver à en avoir une pour la première fois et ça va l'entraîner dans un Paris très fiévreux.

 

-Karim Leklou, vous parlez l’arabe dans ce film, quels liens avez-vous avec cette langue?

 

Je ne parle pas l’arabe, j’ai seulement quelques mots et justement nous en avons tenu compte. Avec Clément Cogitore nous l’avons adapté au scénario, pour avoir un personnage qui ne maîtrise pas cette langue. Des arabophones, qui en ont la maîtrise, rigolent quand il essaye de parler arabe. C'était hyper intéressant d'en tenir compte pour en faire un personnage réel. On voit qu'ils arrivent à parler, à se débrouiller, mais ça reste un arabe plutôt sommaire ou des mots qu’il reprend de son père. 

 

-En tant qu'acteur, le film vous demande une prestation avec pas mal de silence, de jeu de regard, car vous incarnez un médium, comment vous êtes vous adapté à ça? 

 

C'est tout le travail en amont avec Clément Cogitore. On a essayé de préparer les séances. Il fallait un fin psychologue et surtout quelqu'un qui soit dans l'écoute et qui rebondisse. On voulait travailler sur ce qui déstabilise l'autre, pour pouvoir mieux le manipuler. Et du coup, tout ça, ça a été travaillé en amont avec Clément Cogitore lors des répétitions. Ramsès raconte la vie des gens tels qu'ils se montrent sur les réseaux sociaux. Il se sert de ça puisqu'il prétend parler aux morts, mais en fait, ils utilisent les gens pour créer une belle histoire autour. 

 

-Et en seconde partie du film vient la thématique des “mineurs isolés”, ce qui soulève plein de questions.

 

Vous voyez le terme ‘’mineurs isolés étrangers’’ est entré ces dernières années dans le champ lexical, mais on oublie un peu de dire que ce sont des enfants. Parce que, par exemple, dans Paris, c'est une ville où des enfants dorment dehors. On parle d'enfants ! Mineurs isolés c’est un peu déshumanisant. Ce qui est intéressant dans le scénario de Clément, c'est qu'il y a de la nuance. C'est-à-dire qu’il n'utilise pas du tout ces personnages et ils montrent leur violence. Il montre aussi une ville qui leur fait subir une violence terrible. Ils dorment à la rue, ce n'est pas une ville du tout tendre envers des enfants. Je trouvais ça intéressant cette vision sur cette problématique, qui les humanise aussi, tout en nuance.

 

-Karim Leklou, ce film Goutte d'Or sort en salles le 1er mars, vous avez aussi un autre film à l'affiche Pour la France. Ces deux films coup sur coup, c'est une belle période ?

 

C'est le fait du Covid parce que les tournages ont été décalés. Mais en tout cas, oui, je suis très heureux parce que ce sont deux films que j'aime, que ce soit le film de Rachid Hami ou le film de Clément Cogitore, que j'ai pris beaucoup de plaisir à faire et à défendre. Le film de Rachid est un film essentiel puisqu'il raconte un destin français sur trois continents. Trois pays dans une dimension universelle, qui est très belle. Et le film de Clément Cogitore est un ovni du cinéma français. 

 

-Qu'est ce qui vous motive à vous lever le matin, à faire des films?

 

Il y a plusieurs choses, déjà j'aime mon métier et j'ai beaucoup de chance. Je me sens privilégié de le faire. Quand je le fais, le temps passe vite. Après, ce qui motive à prendre un rôle, c'est souvent le scénario, la rencontre avec le réalisateur, les acteurs. C'est une alchimie entre tout ça qui me donne envie d'avoir plusieurs vies dans une vie, de ne pas me répéter aussi.

 

-Après le succès de Bac Nord ou de la série Hippocrate, vous avez une dimension encore plus importante dans le milieu. Comment vous vivez l'évolution de votre carrière ?

 

Je m'estime extrêmement chanceux. Je suis heureux de faire un métier que j'aime. J'ai fait plein de petits boulots, vous savez, avant d'être acteur, alors je mesure pleinement ma chance. Les marques de sympathie des gens me touchent profondément.

 

-Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? 

 

Je vais commencer la saison 3 d'Hippocrate, début mars, après la sortie du film de Clément Cogitore (Goutte d’or).

 

-Vous serez à Rennes au festival Travelling, ce lundi 13 février. Quel lien avez-vous avec la Bretagne?

 

J’y étais encore la semaine dernière pour défendre le film de Rachid Hami (Pour la France). C'est la deuxième fois que je viens à Rennes en peu de temps. J'aime cette idée que les gens défendent la culture et que les gens s'y intéressent. Je suis très heureux de revenir à Rennes. Puis j'aime bien le football, alors je pourrais vous parler de Rennes, Lorient, l'En Avant Guingamp ect… (Rire). 

 

-Peut-être un tournage, un jour ou l'autre, en Bretagne?

 

J'espère ! Après, il y a un vrai débat, parce que j'ai tourné à Nantes, alors vous savez… C'est un vrai débat, mais qui me fait un peu marrer. Mais sinon, j’espère avoir cette chance. 

 

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