La Belgique exporte des pesticides qui sont pourtant interdits en Europe. C’est la conclusion d’une étude réalisée par 6 ONG, dont SOS Faim, Les Îles de Paix ou Entraide et Fraternité par exemple. 207 pesticides ou produits sont interdits ou fortement réglementés dans l’Union Européenne.
Ce que les entreprises européennes ne peuvent plus vendre en Europe, elles le vendent ailleurs. Frédéric Matriche reçoit Manuel Eggen, Chargé de recherche et plaidoyer – FIAN Belgique, Jonas Jaccard, Chargé de plaidoyer – Coordinateur de l’étude – SOS Faim et Bruno Schiffers, Professeur honoraire – ULiège – CA des Îles de Paix.
"Le problème de l'utilisation des pesticides concerne des droits fondamentaux. Leur respect est valable à l'étranger également", plaide Manuel Eggen. En effet, il ne faut pas oublier qu'une convention internationale défend les paysans qui ne souhaitent pas utiliser de pesticides pour leurs cultures. "Les produits exportés représentent un pourcentage non négligeable 30%-35% du chiffre d'affaires des firmes", selon Bruno Schiffers.
Pour ce dernier, deux questions essentielles se posent : d'une part pour savoir quels moyens de protection l'Europe met-elle en oeuvre pour ses citoyens ; et d'autre part quel est l'impact des pesticides utilisées sur les populations et l'environnement dans les pays du sud, dans les cas où ceux-ci n'ont pas défini de normes.
L'industrie peut se réinventer même sans produire de pesticides nocifs.
Exprime Manuel Eggen, qui dénonce un chantage à l'emploi dans le domaine des entreprises de production des pesticides. Dans le domaine des normes,"La Belgique est championne des dérogations", assure Bruno Schiffers. Lorsque l'UE retire l'usage de certaines substances, il y a malgré tout des dérogations d'utilisation pour le produit en question d'une durée de 120 jours. Il plaide pour qu'il y ait davantage de pression sur l'Etat belge pour limiter au maximum ces dérogations.
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